Nouveau Stade olympique d’Oran : Interview avec Salah-Eddine Saidoune et Tom Sheehan

Nouveau Stade olympique d’Oran : Interview avec Salah-Eddine Saidoune et Tom Sheehan

Pourquoi Oran ?

SES : L’Algérie a décidé de bâtir un complexe olympique à Oran au même titre que les Stades de Tizi-Ouzou, Alger-Baraki et Alger-Douera, et malgré le contexte politique national difficile durant les années 90, tous les comités nationaux olympiques participent aux événements. C’est ainsi que les athlètes Algériens ont réussi plusieurs exploits tels que ceux de Boulmerka et Morceli, qui ont décroché régulièrement des médailles, cela a été un véritable ciment de notre pays.

Comment et quand a commencé l’aventure de ce projet unique ?

TS : Oran est une métropole à croissance rapide connue pour ses habitants festifs et son climat maritime indulgent. Plusieurs grands clubs de football évoluent dans la ville d’Oran et plusieurs des meilleurs joueurs du pays sont originaires de la région. On parle donc d’un lieu qui a une véritable culture et légitimité sportive. La nécessité d’un stade moderne ainsi que d’un pôle d’entraînement et de performances sportives à l’échelle nationale s’imposait naturellement.

Quel est le programme du complexe ?

SES : Initialement, l’agence a conçu un master plan pour un complexe de type olympique avec plusieurs équipements sportifs sur une assiette de 105 Ha traversée par le boulevard du Millénium. Les équipements comprennent un stade de football et d’athlétisme de 40 000 places couvertes, un petit stade d’athlétisme avec une tribune de 4 000 places, un centre nautique de 2 400 places avec 2 bassins olympiques et un bassin de récupération. Enfin, une aréna omnisport pour 6 000 spectateurs extensible à 7 200 ainsi qu’un parc et terrains de jeux extérieurs.

Comment avez-vous conçu le complexe ?

TS : Nous avons étudié la géographie et l’environnement ; la topographie du site a été notre principale inspiration. Le stade est conçu comme un amphithéâtre antique encastré dans la déclivité naturelle du terrain. Il est ouvert avec une délicate structure pour sa couverture qui évoque une crinière de lion « Wahran ».

Les spectateurs se déplaceront librement et en toute sécurité sur le site, d’un lieu à l’autre grâce à un contrôle d’accès passif et actif spécialement conçu. On imagine les spectateurs capables de se déplacer facilement entre les différentes destinations sportives comme dans un parc ou un musée en plein air. Ils peuvent partager collectivement la beauté du lieu et l’excitation des compétitions. Leur libre circulation rend le lieu organique : les spectateurs lui donnent vie, font battre son cœur. Tout comme les sportifs font battre le cœur des spectateurs.

Salah, quel est votre souhait pour l’avenir du complexe ?

SES : Ce projet est un véritable jalon dans notre histoire, et j’espère qu’il nous servira bien à tous. Parce qu’une telle infrastructure ne s’use que si l’on ne s’en sert pas.

Le Complexe Olympique d’Oran accueillera plusieurs manifestations sportives, dont les jeux méditerranéens prochainement. Ce seront les premiers grands complexes sportifs modernes de notre pays depuis le Stade du 5 Juillet. Mon père m’avait pris en photo à l’âge de 5 ans avec en arrière-plan le Stade du 5 Juillet en cours de construction ! J’espère que ce lieu sera associé à de beaux souvenirs comme ceux que j’ai eu la chance d’avoir à Alger.

ATSP devient ORIGIN Architectes

À l’origine de chacun de nos projets, le lieu rencontre l’usage.

Nous avons regroupé nos structures ATSP/AEA à Paris et à Alger sous l’enseigne de ORIGIN Architectes. Comprenant un collectif d’architectes et d’ingénieurs de nationalités diverses, ce studio d’architecture fondé par Tom Sheehan et Salah Saidoune est basé à Paris avec un fort développement en Algérie depuis 2003, Christian Bonnaud rejoint le groupe en tant qu’associé, ainsi que Mehdi Boulkroun, créant des projets contextualisés, utiles, pérennes et originaux.

La contribution de ORIGIN en Algérie se déploie sur plusieurs projets : le complexe olympique à Oran, le stade d’Alger Est à Baraki, les Arènes de Ben Aknoun, des projets de logements sociaux, des immeubles de bureaux comme la BNP, Al Baraka et l’Oriental Business Park.

Depuis 2003, en Algérie, nous avons établi des relations durables avec nos partenaires et clients pour plus de proximité, nous sommes à présent implantés au 1, Boulevard de l’Indépendance à Alger. Nous avons élargi notre domaine de compétence et notre personnel pour y intégrer les métiers de l’ingénierie, nos bureaux aujourd’hui comptent plus de 190 membres. Nos nombreux projets et collaborations à l’échelle internationale offrent à notre cabinet un positionnement leader sur le marché algérien.

Ainsi, c’est tout ce processus collectif qui permet de passer du concept au réel : à l’arrivée, le projet prend vie.