Le gouvernement de Matteo Renzi, veut s’impliquer davantage dans le dossier libyen
Quelle que soit la solution qui sera adoptée à la fin par la communauté internationale, celle-ci «aura besoin de l’aval de l’ONU et donc de la Russie», rappelle M.Greco.
Le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, sera demain à Moscou où il rencontrera le président Vladimir Poutine auprès duquel il cherchera un soutien dans le dossier libyen.
«L’objectif de la visite est essentiellement politique, une tentative italienne d’impliquer la Russie dans l’affaire libyenne», a estimé, cité par l’AFP Ettore Greco, directeur de l’Institut pour les affaires internationales (IAI) à Rome. Quelle que soit la solution qui sera adoptée à la fin par la communauté internationale, celle-ci «aura besoin de l’aval de l’ONU et donc de la Russie», rappelle M.Greco. L’Italie, en première ligne face à l’afflux de dizaines de milliers de réfugiés arrivant des côtes libyennes, pousse pour une intervention politique de la communauté internationale en vue de trouver une solution passant à travers le dialogue entre les principales factions du pays. «C’est une tentative, l’important est de faire passer le message que dans la partie qui se joue avec la Libye, l’ONU doit jouer un rôle et comme la Russie est membre permanent (du Conseil de sécurité)…», avait déclaré M.Renzi le 22 février, en annonçant ce déplacement. «Je veux aussi faire passer un message: si la Russie retourne à la table de la communauté internationale, nous serons tous plus tranquilles», mais pour cela, «il est clair que Poutine doit sortir de l’Ukraine», a-t-il ajouté. La visite en Russie sera précédée d’une étape à Kiev où M.Renzi rencontrera, aujourd’hui, le président Petro Porochenko. L’Italie a traditionnellement de bonnes relations avec la Russie qui représente un partenaire important pour ses industriels et un fournisseur essentiel dans le domaine énergétique. M. Poutine a su tisser un rapport étroit aussi bien avec l’ancien leader de la gauche et ex-chef du gouvernement Romano Prodi qu’avec Silvio Berlusconi avec lequel il a développé au cours des années une relation amicale.
Sur le terrain en Libye, les forces loyales au général libyen Khalifa Haftar ont mené hier des raids aériens contre l’aéroport de Miitiga, le seul en service à Tripoli, sans faire de victimes, selon des sources aéroportuaire et militaire. Ces raids interviennent au lendemain de la nomination de Haftar à la tête de l’armée loyale au parlement reconnu par la communauté internationale et l’annonce de la reprise du dialogue politique entre parlements rivaux en Libye. Selon un porte-parole de l’aéroport, Faouzi Milad, les raids n’ont pas fait de victimes et n’ont pas causé de dégâts à l’infrastructure, qui comprend également une base militaire. Le chef des forces aériennes loyales au général Haftar et au parlement reconnu par la communauté internationale, a revendiqué les raids, affirmant que l’attaque ne visait pas l’aviation civile mais des rassemblements des forces de Fajr Libya à l’intérieur de la base. «Nous avons aussi bombardé d’autres positions de ces milices à Tripoli», a ajouté le général Sagr al-Jerouchi. Les forces aériennes de Haftar ont mené plusieurs raids ces derniers mois contre l’aéroport de Miitiga. Contrôlé par les forces de Fajr Libya, cet aéroport, dans l’est de la capitale, a été ouvert au trafic civil après que l’aéroport international a été gravement endommagé par les combats entre milices l’été dernier. Au terme de ces combats meurtriers, la coalition de Fajr Libya s’était emparée de la capitale où elle a installé un gouvernement parallèle et réactivé le parlement sortant, le Congrès général national (CGN).