La décongestion de la ville de Tizi Ouzou est une nécessité que tout le monde partage
Bien que sceptique, la population trouve tout de même des points positifs à ce nouveau plan.
Le nouveau plan de transport de la ville de Tizi Ouzou est, depuis hier, vendredi, entré en vigueur. Les services concernés, après un report de quinze jours, ont mis en service les quatre gares intermédiaires construites à cet effet. Les transporteurs de voyageurs desservant les 67 communes ont, donc, rejoint les stations après une période d’hésitation. L’on se rappelle effectivement que la corporation a lancé un mouvement de grève, il y a quinze jours. Leur action, qui visait à alerter sur les manques et les imperfections de ce nouveau plan, a d’ailleurs amené les autorités de la wilaya à reporter l’ouverture des gares durant une quinzaine de jours.
En effet, en plus de l’absence des commodités indispensables pour le bien-être des voyageurs et des transporteurs, l’escale est une source de questionnements et d’interrogations pour les populations. Celles-ci sont, en effet, partagées à propos de l’avenir de ces quatre stations nouvelles. Sur la place publique, nous avons recueilli des avis plus ou moins oscillant entre scepticisme et espoir d’une véritable amélioration.
La question des prix semble être à l’avant-plan des priorités et des appréhensions. «Les transporteurs ne baisseront jamais les prix. C’est nous qui allons payer la note comme d’habitude», affirmait Saïd un ouvrier dans un chantier à Tizi Ouzou. Sur ce chapitre justement, la direction des transports a préparé un plan de prise en charge de cette question.
Mais, seule sa mise en application sur le terrain pourra convaincre les citoyens qui craignent pour leur maigre bourse. «Moi, je n’ai pas compris ce système. Ils vont faire comment pour savoir qui et travailleur et qui ne l’est pas? Il y en a qui travaillent au noir sans assurance et sans aucun papier», avance Amar, étudiant, dubitatif par rapport à cette formule de réduction des prix. Pour les transporteurs, il n’est pas question de baisser les prix. «Nous sommes déjà en déficit comme ça. Les impôts, les frais de réparation du matériel et l’essence, c’est déjà beaucoup pour nous. Si on me demande de baisser les tarifs, moi, j’arrête», menace Rabah, transporteur.
Par ailleurs, les citoyens qui attendent avec résignation, ce mécanisme de protection de leur bourse se montrent sceptiques au sujet des commodités et de la faisabilité du plan. «Je crains de me retrouver à faire le stop au niveau de ces gares pour entrer en ville. Je crois qu’avec 30 bus comme vous le dites et même avec les 11 autres bus privés, le transport pour se rendre en ville manquera. Vous imaginez combien de milliers de personnes affluent en ville chaque matin que Dieu fait?» s’interroge Hamid.
Toutefois, bien qu’incrédule, la population trouve tout de même des points positifs à ce nouveau plan. La décongestion de la ville de Tizi Ouzou est une nécessité que tout le monde partage. La mesure, ayant suivi celle de l’éradication des marchés informels, a recueilli l’unanimité des populations. «Ah oui, ça c’est vrai! Il n’y aura plus tous ces gens qui marchent pour rien en ville. Avec ces gares et les bus, les gens ne sont pas obligés d’entrer en ville, ils peuvent descendre là où ils ont à faire» affirme un propriétaire de bus.
Ainsi, le vrai test de l’entrée en service, c’est aujourd’hui, samedi et demain dimanche avec le flux des travailleurs et des étudiants. Un véritable plan de communication est plus qu’indispensable. Les responsables de ce plan sont vraiment attendus sur le terrain.