Nouveau langage sur les crimes coloniaux français en Algérie «Des positions claires» au lieu de la repentance

Nouveau langage sur les crimes coloniaux français en Algérie «Des positions claires» au lieu de la repentance
nouveau-langage-sur-les-crimes-coloniaux-francais-en-algerie-des-positions-claires-au-lieu-de-la-repentance.jpg

La visite du Président français, François Hollande en Algérie semble être parmi les visites les plus sensibles qu’attend non seulement le gouvernement algérien mais aussi tout un peuple qui veut un geste fort de la gauche qui sera inscrit dans l’histoire.

Il s’agit de reconnaître les années des crimes coloniaux mais rien n’affirme du côté français que Paris ira jusqu’à la repentance, du moins pour préserver les intérêts français en Algérie sachant que les relations entre les deux pays n’arrivent pas à avancer avec une meilleure vitesse à cause notamment de l’obstacle de la mémoire. Dans ce cadre, les responsables algériens ne cachent plus le souhait de voir enfin Paris reconnaître les crimes coloniaux mais sans dire clairement qu’il s’agit d’une exigence des autorités algériennes car, en réalité cela ne peut se faire par la force mais surtout par la négociation. A ce propos, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a affirmé samedi dernier que le peuple algérien attendait de la France des positions «plus claires» concernant les crimes commis durant l’époque coloniale. Dans une interview à la chaîne «Al-Arabiya» en réponse à une question sur la reconnaissance par la France des crimes qu’elle avait commis contre les manifestants le 17 Octobre 1961 à Paris. Le chef de la diplomatie algérienne dira : «Le peuple algérien qui attend depuis longtemps une reconnaissance à travers une position plus claire est serein, car l’Histoire juge celui qui a agressé l’Algérie». Il est noté que l’espoir de s’atten-dre à une position claire sur les crimes coloniaux français commis en Algérie a démarré du fait que le président français François Hollande avait affirmé dans un communiqué diffusé par l’Elysée le 17 octobre 2012 que la «République reconnaît avec lucidité» les massacres d’Algériens le 17 Octobre 1961, rendant hommage à la mémoire des victimes de la sanglante répression policière.

Pour Medelci : «Nous prenons acte avec satisfaction de cette position prise à un haut niveau», soulignant que cette déclaration «revêt un caractère symbolique car nous avons devant nous un nouveau président (François Hollande) animé d’une volonté de consolider les relations avec l’Algérie qu’il devrait visiter prochainement». «Cette reconnaissance qui est symbolique pour l’Algérie, est aussi positive pour d’autres parties la-bàs (en France).» Dans ce cadre, le ministre des Moudjahidine, Chérif Abbas qui était le premier responsable algérien, a commenté le geste de Hollande et l’avait qualifié de «politique». D’autre part, ce geste a déclenché toute une polémique en France menée par la droite qui refuse catégoriquement de parler de «repentance» et au niveau de haut responsables, il y a eu le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius qui dira clairement qu’il est question de mettre en place un partenariat stratégique entre l’Algérie et qu’il n’a jamais été question de «repentance». Il est souligné que pour l’instant la date officielle de Hollande en Algérie n’a pas été fixée mais des sources diplomatiques avancent les dates des 19 et 20 décembre et même un déplacement à Tlemcen avec le Président Bouteflika. En attendant ce déplacement, le président français avait envoyé en Algérie plus de quatre responsables dont le dernier est le vice- président du Sénat français, Jean Pierre Raffarin, chargé de relancer les relations économiques et en particulier les gros dossiers d’investissement à l’instar de l’usine de Renault mais rien de concret n’a été annoncé. Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangère, Mourad Medelci, est revenu sur les relations algéro-marocaines, en indiquant que les relations bilatérales «ont démarré il y a un an et les deux pays traversent une étape sérieuse». A une question sur «le refus de l’Algérie d’ouvrir ses frontières avec le Maroc», Medelci a répondu que «cela est faux».

Par Nacera Chennafi