Nouveau dispositif des ministères de l’intérieur et du commerce pour un bon Ramadhan : Branle-bas de combat contre les spéculateurs

Nouveau dispositif des ministères de l’intérieur et du commerce pour un bon Ramadhan : Branle-bas de combat contre les spéculateurs

Les brigades de contrôle seront soutenues par des éléments des services de sécurité, en tenue ou en civil, afin de mener à bien leur mission. Il s’agit pour le gouvernement de frapper fort pour mettre définitivement fin à la spéculation.

A six semaines du mois sacré du Ramadhan, dans un contexte économique difficile, les Algériens se préparent à vivre le mois saint et à dépenser comme à l’accoutumée, bien qu’ils ressentent une baisse considérable de leur pouvoir d’achat. Le Ramadhan de cette année sera, cependant, différent des autres car, en mai prochain, le citoyen ne sera point la proie facile des spéculateurs. Ces derniers, qui considèrent ce mois comme une aubaine pour faire flamber les prix des produits de large consommation, n’auront pas l’occasion de saigner à blanc le consommateur. Car, les ministères du Commerce et de l’Intérieur ont décidé de travailler ensemble pour défendre la petite bourse du citoyen. La collaboration entre les deux départements va se traduire sur le terrain par une multiplication des contrôles sévères et stricts, des poursuites judiciaires, des sanctions contre les contrevenants et des fermetures de commerces. Les brigades de contrôle seront soutenues par des éléments des services de sécurité, en tenue ou en civil, afin de mener à bien leur mission. Il s’agit pour le gouvernement de frapper fort pour mettre définitivement fin à la spéculation. Sur les quarante-huit wilayas et dans les tout prochains jours, les walis devront recevoir les instructions et les moyens nécessaires pour mettre en application le nouveau dispositif décidé par les deux ministères. Au sein des deux départements ministériels, c’est déjà le branle-bas de combat pour parfaire les préparations de cette «guerre» qui sera menée contre les commerçants «sangsues». Inspecteurs et agents des directions du commerce s’organisent pour les sorties sur terrain afin d’inspecter les locaux à usage commercial, les marchés publics et autres grandes surfaces. Ces derniers, chargés du contrôle de la qualité et des pratiques commerciales, devront assurer la protection du pouvoir d’achat du citoyen en veillant à l’affichage des prix et à la conformité de l’activité avec le registre du commerce. Ils lutteront également contre toutes les formes de spéculation, de stockage de produits de consommation et de fraude. Ils seront munis de leur valise de contrôle de la qualité alimentaire qui leur permet de certifier la conformité d’un produit. La décision de coopération entre le ministère du Commerce et celui de l’Intérieur est salutaire pour le citoyen dont le pouvoir d’achat a été sérieusement affecté cette année à la suite des décisions prises par le gouvernement d’entamer des réformes économiques pour sortir de la crise actuelle en imposant des restrictions sur les importations et de nouvelles taxes. Les nouvelles orientations économiques décidées ont créé une certaine tension en raison des augmentations «sauvages», opérées unilatéralement par des commerçants et autres prestataires dès l’entrée en vigueur de la loi de finances 2018. L’Etat a annoncé la préservation de ses revenus en devises en demandant aux citoyens de consommer ce qu’ils produisent en premier, de se débarrasser momentanément du superflu et de promouvoir les secteurs à valeur ajoutée. Il a cependant maintenu son soutien aux classes moyennes et vulnérables et n’a pas décidé d’aller dans des augmentations tous azimuts. Mais cela n’a pas empêché l’effet boule de neige de se produire. A titre d’exemple, dès l’annonce de l’augmentation du carburant, transporteurs et chauffeurs de taxis ont revendiqué la hausse du prix du ticket. Si cela peut se justifier, la décision d’augmenter les prix pour les producteurs de yaourt, les gérants du hammam ou encore ceux des salons de coiffure ne peut pas l’être. Même les boulangers ont voulu augmenter le prix de la baguette et les producteurs du lait ont créé des situations de pénuries injustifiées! Du côté des fruits et légumes, la situation n’est pas meilleure. Dès lors que l’Etat a annoncé l’interdiction de l’importation de la pomme, pour ne citer que cet exemple, le prix de ce fruit localement produit a doublé. Quelles en sont les raisons? Pas besoin de chercher midi à quatorze heures, il s’agit de la quête du gain facile. Les augmentations en Algérie ont touché tous les secteurs et tous les produits sans raison apparente. Ce qui pèse lourdement sur le pouvoir d’achat des ménages. Surtout durant le mois de Ramadhan où les habitudes de consommation des familles algériennes font exploser leurs budgets. Il est donc primordial de veiller à ce que la ménagère puisse remplir son couffin. Et il n’y a pas de raison pour que cela ne puisse pas se faire. La saison des pluies a été bonne et il est attendu que la production agricole maraîchère soit donc abondante. Ce qui devrait se traduire par une baisse des prix de plusieurs produits. Ainsi et selon la loi de l’offre et de la demande, la tomate, la pomme de terre, le poivron ou encore l’oignon devraient rester disponibles à bas prix. Pour ce Ramadhan, ils le resteront car les contrôleurs et les services de sécurité veilleront au grain. L’Etat a décidé de ne pas fermer l’oeil.

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