C’est Daho Ould Kablia, ministre délégué chargé des collectivités locales qui l’a affirmé, hier, à partir de Tamanrasset, où il était en visite en compagnie de Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau.
«Le projet du nouveau découpage administratif a été inscrit au plan d’action du gouvernement mais n’a pas encore été défini», a, en effet, déclaré le ministre délégué, selon l’APS.
«C’est au gouvernement de transformer ce plan d’action axé sur cinq années, de le décliner en séquences annuelles et c’est à lui de décider de la priorité à accorder à chaque projet», a ajouté Ould Kablia qui a précisé que le ministère de l’Intérieur est actuellement dans la phase de «conception de critères de création de wilayas déléguées en fonction des activités économiques de manière à limiter la surcharge de certaines wilayas déjà existantes», selon toujours la même source.
Les affirmations de Daho Ould Kablia, qui a indiqué par ailleurs qu’une dizaine d’agglomérations de plus de 10 000 habitants chacune seront créées entre In Salah et Tamanrasset dans le sillage du projet de transfert d’eau potable entre les deux localités, ont le mérite d’être claires sur un sujet qui a suscité beaucoup de commentaires.
Le nouveau découpage administratif est, en effet, ancien. Il remonte à une dizaine d’années au moins. Le débat a commencé à partir de 2001, à l’occasion de l’installation par le président de la République de la Commission nationale de la réforme des institutions de l’Etat.
Présidée par Missoum Sbih, la commission qui regroupe d’éminents spécialistes, a rendu ses conclusions quelques mois plus tard. Parmi les recommandations émises, on trouve justement un nouveau découpage administratif.
Les conclusions de la commission n’étant pas contraignantes, les pouvoirs publics ont attendu plusieurs années pour remettre le dossier sur la place publique. C’était en juillet 2006 lors d’un discours du président de la République.
Abdelaziz Bouteflika avait avancé la création de nouvelles wilayas. Mais avant cela, il faudrait promouvoir certaines grandes daïras en wilayas déléguées.
Les langues commencent à se délier, d’autant que certaines localités, à l’image justement de In Salah, avaient revendiqué leur promotion en wilaya il y a des décennies.
Certains journaux ont même avancé une centaine de localités susceptibles de devenir de futures wilayas. Aucun responsable n’a confirmé ces informations qui n’ont pas été démenties non plus. Noureddine Yazid Zerhouni, ministre de l’Intérieur, parle du facteur temps à chaque fois que la question lui est posée.
«Le transfert des dossiers d’une wilaya à une autre prend énormément de temps», a-t-il dit à plusieurs reprises.
Le dernier développement en date est celui du passage du Premier ministre devant les parlementaires où il a évoqué la question sans beaucoup de précisions.
Des précisons rapportées par Ould Kablia qui s’est exprimé, justement, à partir d’une localité, In Salah, où les habitants ne cessent de crier «In Salah wilaya», chaque fois qu’un responsable leur rend visite.