Après une accalmie de courte durée, voilà le phénomène de rapt qui reprend du poil de la bête en Kabylie. En effet, une jeune fille âgée de 26 ans a été enlevée dimanche, vers 10H du matin, dans la commune d’Ain El Hammam, à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou, apprend-on de sources sécuritaires.
La jeune fille dont l’identité n’a pas été divulguée, était avec sa mère, à proximité de l’hôpital d’Ain El Hammam, lorsqu’elle a été enlevée par des ravisseurs au nombre indéterminé. Ces derniers ont forcé la victime à monter dans un véhicule utilitaire, pour prendre une direction inconnue, selon les informations données par la mère de la jeune fille aux services de sécurité. L’information a aussitôt été communiquée à l’ensemble des barrages fixes de sécurité de la wilaya, qui ont lancé une opération de contrôle, a précisé la même source. A son apparition, le phénomène d’enlèvement se perpétait généralement, une fois la nuit tombée, à l’abri des regards. A l’heure actuelle, les kidnappeurs agissent au grand jour, ne se soucient guère des témoins oculaires ni que la victime soit accompagnée ou seule. En fait, ce phénomène est scindé en deux catégories. La première catégorie touche spécifiquement les familles aisées. Les victimes sont majoritairement du sexe masculin. Les ravisseurs se servent d’eux comme monnaie d’échange contre de l’argent. Les plus vulnérables cèdent sans dire mot.
Puis, la seconde catégorie qui, elle, touche la gent féminine, notamment les jeunes filles. Cette dernière frange est plus sujette à une exploitation sexuelle qu’à autre chose. Les victimes potentielles restent pour la plupart, des étudiantes ou carrément des lycéennes à la fleur de l’âge.
A rappeler que le dernier kidnapping ayant eu lieu en Kabylie, remonte au début du mois de mai écoulé. Un jeune homme nommé Yazid Kahil, fils d’un riche entrepreneur, a été enlevé dans la commune de Beni-Zmenzer, dans la région de Beni-Douala (15 km au sud de Tizi Ouzou). Les ravisseurs ont demandé une rançon de 2,5 millions de dinars à sa famille. Après une captivité ayant duré 5 jours, le jeune homme a été libéré. Quelques temps plus tôt, précisément le 22 février dernier, le jeune Ali Laceuk, toujours originaire de la localité de Béni-Douala, a été kidnappé par un groupe d’inconnus. Son corps fut retrouvé dans un puits dans la localité de Naciria (Boumerdès), quelques semaines après son enlèvement.
Depuis le début du phénomène de kidnapping en 2005, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, touchant tant la frange juvénile qu’adulte, le nombre de personnes enlevées s’élève à 74, en ajoutant le cas de la jeune fille de Ain El Hammam. Faisant ainsi une victime de rapt, une fois tous les 45 jours, depuis huit ans. A noter que ce chiffre ne fait pas état des cas non signalés. Car, effectivement, maints parents refusent de porter plainte par peur des représailles. Ils paient la rançon exigée, récupèrent le kidnappé et observent le silence.
Par Kahina Sameur