La filière scientifique « sciences de la terre », en général, et la géologie et la géophysique, en particulier, sont directement concernés par un débat autour du gaz de schiste, si ce débat ait lieu.
L’université des sciences et de la technologie (USTHB) Houari Boumediene enseigne les sciences de la nature qui est une branche à part entière.
Au terme d’une année de tronc commun, les étudiantes et les étudiants sont appelés à choisir pour les sciences de la vie (biologie) ou les sciences de la terre. Comme pour les sciences de la vie, les sciences de la terre proposent plusieurs spécialités, dont la géologie. Les étudiantes et étudiants en géologie sont-ils conviés à un débat autour de l’exploitation ou non du gaz de schiste ? Ces étudiantes et étudiants disposent-ils de documentation suffisante sur le gaz de schiste ? Nous nous sommes rapprochés de quelques universitaires pour connaitre leur avis.
Plusieurs parmi eux rappellent qu’en mai 2014, des journées thématiques et séminaires ont été organisés par la Société algérienne de géophysique (SAG). Une rencontre de deux jours s’est tenue au cyber espace d’USTHB à laquelle ont participé près de 200 participants, des chercheurs algériens pour la plupart, mais également des Tunisiens et des Marocains, ont pris part à cette importante manifestation scientifique.

Des représentants de Sonatrach (Division Exploration) et nombre d’opérateurs économiques et de centres de recherche étaient également cordialement invités à cette rencontre durant laquelle 117 communications devaient être présentées par des chercheurs venus des quatre coins du pays pour participer au congrès.
Une séance a été consacrée à des présentations et à un débat contradictoire autour des sources d’énergie non conventionnelles, d’une manière générale, le gaz de schiste, en particulier.
« Depuis, on ne sait rien sur l’exploitation du gaz de schiste puisque ce genre de débats n’est pas organisé tous les jours dans notre pays », nous diront des étudiantes et des étudiants des sciences de la terre de l’USTHB. « Il faut noter que nombre de spécialités des sciences de la terre ne sont pas enseignées dans les universités de l’Est, Ouest et Sud du pays », d’ après ces étudiantes et étudiants de l’université des sciences et de la technologie Houari Boumediene.
« Ce qui n’est pas fait pour mieux informer les étudiantes et les étudiants de ces wilayas sur l’exploitation du gaz de schiste », ajoutent-ils. le président du comité d’organisation du congrès, le Pr Amar Boudella avait, dans une déclaration faite à la presse, lors de la tenue de cette rencontre en mai 2014, souligné que « les ingénieurs pétroliers, miniers et hydrauliciens utilisent au quotidien les données de la géophysique dans leur travaux », il déplore le fait « qu’uniquement 2 005 géophysiciens soient répertoriés en Algérie, alors que notre pays a crûment besoin d’ingénieurs dans ce domaine, pour les besoins des forages pétroliers, des explorations minières et de la recherche hydraulique », rappelle-t-on. « L’étude des caractéristiques physiques de la Terre fait partie de notre formation universitaire.
Nous sommes avides de connaissances sur tout ce qui concerne l’exploitation du gaz de schiste, notamment avec cette polémique sur l’exploitation ou non de cette énergie, mais le nombre de débats autour de ce sujet d’une importance reste insuffisant, comme nous manquons de documentation », nous diront nombre d’étudiantes et d’étudiants de l’USTHB.
« En nous informant sur la polémique née autour de l’exploitation ou non du gaz de schiste, nous nous sentons directement concernés par un éventuel débat autour de cette question, mais nous attendons ce débat qui ne vient toujours pas », ajoutent-ils.
« Un débat pourrait avoir lieu à l’USTHB et dans toutes les universités du pays enseignant les sciences de la terre, comme la rencontre organisée en mai 2014 à l’université des sciences et de la technologie Houari Boumediene par la Société algérienne de géophysique », notent ces étudiantes et ces étudiants.
« La bourse universitaire qui reste maigre face à la cherté de prix de certains livres, ne nous permet pas de nous offrir une documentation sur ce sujet », ajoutent-ils.