Le ministère de l’Education na tionale a entamé mercredi dernier une série de rencontres avec les syndicats du secteur pour débattre des revendications professionnelles et des questions en suspens.
Revendication leitmotiv des syndicats du secteur: la révision de la prime de zone, qui constitue un premier point d’achoppement pour Nouria Benghebrit, dans son vaste chantier de réforme du système éducatif.
En effet, la revendication des syndicats du secteur de l’Education concernant la révision de la prime de zone pour les travailleurs du Sud et des Hauts Plateaux «exige une décision politique de la part du gouvernement», a affirmé jeudi à Alger, Nouria Benghebrit, assurant que la tutelle n’est pas habilitée à trancher cette question.
«La révision de la prime de zone exige une décision politique, du fait de l’incidence financière qui en découlera», a précisé Mme Benghebrit dans une déclaration à la presse en marge de la clôture de la session de printemps de l’APN, ajoutant que «ni le ministère de l’Education ni les autres secteurs ne sont habilités à trancher cette question».
La ministre a indiqué avoir rencontré mercredi les représentants du CNAPEST élargi avec lesquels ce point a été évoqué outre d’autres revendications tel le problème des enseignants en fin de carrière. «Trouver une solution à cette dernière question demande du temps», a-t-elle dit. «Le ministère est ouvert au dialogue à tous les partenaires sociaux pour trouver les solutions possibles», a-t-elle dit, ajoutant qu’il a été convenu avec le même syndicat de «tenir une deuxième rencontre durant la troisième semaine du mois d’août».
Le ministère de l’Education a décidé de la tenue de rencontres avec les syndicats du secteur afin de trouver des solutions aux points en suspens et qui ont été à l’origine, durant l’année scolaire écoulée, d’une série de débrayages pour protester contre certaines lacunes contenues dans le statut particulier, exiger l’insertion des enseignants du primaire et du moyen dans les nouveaux grades créés, à l’instar des enseignants du secondaire, trouver des solutions pour les enseignants en fin de carrière et revendiquer la médecine du travail et des logements pour les travailleurs du secteur.
LE NIET DE SELLAL
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a affirmé il y a plus d’une semaine que l’application de la prime de zone pour les personnels de la Fonction publique n’était pas à l’ordre du jour du fait de l’incidence financière influant sur les équilibres financiers de l’Etat et générant des dysfonctionnements dans le régime des salaires et celui indemnitaire du secteur public.
«Pour l’instant, l’application de la prime de zone ne fera pas l’objet d’une révision, en raison de l’incidence financière qui en découlera et qui touchera les équilibres financiers de l’Etat après l’augmentation des salaires qu’induira la révision de cette indemnisation», a indiqué M. Sellal dans une réponse lue en son nom par le ministre des Relations avec le Parlement, Khelil Mahi, lors d’une séance plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales.
Il a précisé que «les augmentations des salaires induites par la révision des indemnisations génèrera des dysfonctionnements dans le régime des salaires et celui des indemnités des fonctionnaires et agents publics y compris ceux travaillant dans le Sud et les Hauts Plateaux ». Il a souligné également que la réactivation des indemnités consacrée par un système juridique gelé depuis 1989 «ne répond à aucun motif, au regard de l’existence d’un régime indemnitaire similaire mis en place en vertu du système juridique de 1995», rappelant que «le dossier du régime indemnitaire relatif aux régions du Sud et des Hauts Plateaux a été soumis à une révision en 2013 par un comité ad hoc».
A ce propos, M. Abdelmalek Sellal a estimé que le gouvernement, dans le cadre de son plan d’action, «s’emploie à effectuer une évaluation globale du régime indemnitaire pour les régions du Sud et les Hauts Plateaux dans le but de préserver sa conformité et sa cohérence avec le régime indemnitaire général et de servir les objectifs ayant dicté son institution».
El-Houari Dilmi