Maintenue dans le gouvernement remanié d’Abdelmalek Sellal, la ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghebrit, anticipe sur le risque de perturbation de la rentrée scolaire prochaine et décide d’annuler les sanctions pécuniaires prises à l’encontre des enseignants grévistes. Elle annonce
également la suppression de l’examen de 5e dès l’année prochaine.
La ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghebrit, a annoncé, hier, au Forum d’El Moudjahid, à Alger, la suppression de l’examen de la
5e année primaire dès l’année prochaine. Le passage au palier supérieur se fera, a précisé la ministre, sur la base d’un test national. Un test qui permettra d’établir un diagnostic à même de situer les dysfonctionnements que connaît ce cycle d’enseignement. En revanche, le BEM sera maintenu en tant que premier examen national. De même, les dates des examens du BEM et du baccalauréat pour le nord et le sud du pays sont maintenues. Outre ces annonces, la ministre a insisté particulièrement sur les mesures draconiennes prises par son secteur pour assurer le bon déroulement de ces examens, en annonçant, notamment, des sanctions de 3 à 10 ans d’interdiction d’examen encourues pour les tricheurs. Interrogée, par ailleurs, sur les examens pour le recrutement d’enseignants, la ministre a indiqué que l’objectif premier à travers cette formule d’examen écrit était d’assurer l’équité entre les candidats et la transparence du concours en question. Elle a estimé que l’afflux important du nombre de candidats enregistrés, soit de l’ordre de
509 105 candidats pour un nombre de 19 260 postes ouverts, était dû en partie au fait que l’entrepreneuriat n’était pas suffisemmnt développé auprès des sortants de l’université. Dans ce sillage, les résultats scolaires du candidat et l’ancienneté ne garantissent pas un bon enseignant, a-t-elle indiqué. Par ailleurs, la ministre de
l’Éducation nationale a annoncé l’annulation des ponctions sur salaire et les primes de rendement des enseignants grévistes. Intervenant à la veille du mois sacré du Ramadhan, cette décision se veut aussi un signal fort en direction des syndicats du secteur. La ministre anticipe ainsi sur la rentrée scolaire prochaine, qu’elle souhaite apaisée. L’invitée du Forum d’El Moudjahid a soutenu avoir pris toutes les mesures nécessaires pour assurer la réussite de la prochaine rentrée scolaire. Elle a invité, dans ce sens, les syndicats du secteur à contribuer pour réussir une année supplémentaire de paix sociale, autrement dit, aider à conforter les résultats obtenus jusque-là, grâce, notamment, à la stabilité que le secteur a connue, qui n’a enregistré que
10 jours de grève, selon les estimations de la ministre de l’Éducation. Aussi, ajoute Mme Benghebrit, le ministère de l’Éducation nationale espère atteindre la stabilité en réglant les problèmes socioprofessionnels soulevés par les fonctionnaires du secteur, à commencer par la suspension des ponctions sur les salaires des enseignants grévistes. Cela permettra, a-t-elle encore souligné, d’appréhender la prochaine rentrée scolaire sous de bons auspices, mais aussi dans le calme et la concertation. “La stabilité est liée aux efforts de tout un chacun des membres de la collectivité nationale”, a-t-elle martelé. La ministre a expliqué que son département n’a pas lésiné sur les efforts pour faire en sorte que les examens de fin d’année se déroulent dans de bonnes conditions, en énumérant, entre autres mesures d’accompagnement, les cours de rattrapage, la distribution de CD aux élèves touchés par les grèves et la mise à leur disposition d’une plateforme d’éducation en ligne. “C’est le concept de la régulation qui nous a aidés. Les manuels scolaires étaient suivis page par page et beaucoup d’enseignants ont terminé leur programme”, a-t-elle, toutefois, indiqué, bien qu’elle ait dû reconnaître que “dans certaines classes, le rythme n’a pas suivi le reste”.
A.R
