Nouria Benghabrit durcit les sanctions contre le CNAPESTE: Les enseignants interdits d’accès aux établissements

Nouria Benghabrit durcit les sanctions contre le CNAPESTE: Les enseignants interdits d’accès aux établissements

“La mesure est illégale et pousse davantage au pourrissement dans le secteur de l’éducation”, dénonce Messaoud Boudiba.

Le conflit Cnapeste-ministère de l’Éducation nationale s’enlise. Le syndicat maintient sa grève. La tutelle applique ses sanctions. Le ministère de l’Éducation a décidé, en effet, d’interdire  aux enseignants l’accès aux établissements scolaires, ainsi que tout rassemblement syndical à partir d’aujourd’hui. Cette mesure sera suivie, dès mardi prochain, par la mise en œuvre des menaces de licenciement.

Autant de décisions auxquelles vient se greffer une batterie de mesures destinées à assurer la scolarité des élèves. Des mesures  annoncées par Benghabrit lors de sa dernière sortie médiatique, au Forum de la Chaîne I de la Radio nationale, et qui consistent en le recours au remplacement des enseignant grévistes par des enseignants vacataires en même temps que l’implication des inspecteurs pédagogiques et des directeurs d’établissement. Cependant, face à cette fermeté du département de Benghabrit, le Cnapeste ne semble point ébranlé.

Le syndicat appelle ses démembrements régionaux — bureaux et assemblées des wilayas — à soutenir la grève nationale illimitée par des sit-in régionaux qu’il compte organiser demain devant les directions de l’éducation des wilayas. Dans un communiqué rendu public mercredi dernier, le Cnapeste avait, en effet, reproché à la tutelle, non seulement de fermer les canaux du dialogue autour des engagements et promesses contenus dans les procès-verbaux nationale et régionaux, de nature à mettre fin au conflit, mais aussi de pousser au pourrissement en attisant les conflits entre ses bureaux de wilaya et les directeurs de l’éducation des wilayas.

Dans ce cadre, le syndicat s’est dit “étonné de la propension de la tutelle à négliger le fond du problème, en lançant des accusations infondées contre les enseignants et de la prise de mesures coercitives visant à faire peur aux enseignants dans une tentative vaine de les faire détourner de leurs revendications légitimes”. Aussi, le Cnapeste invite les enseignants adhérents à se mobiliser contre toute décision de nature à casser le mouvement de grève.

Il y a quelques jours, le syndicat a instruit les grévistes de ne pas accuser réception des mises en demeure dont ils le destinataires de la part des directeurs de l’éducation des wilayas. Pour sa part, le porte-parole du Cnapeste, Messaoud Boudiba, a, dans une réaction à l’attitude de la tutelle, estimé que les mesures de coercition sont contre-productives, puisque des milliers d’enseignants et d’établissements ont rejoint la grève après les mises en demeure adressées à leurs collègues enseignants.

“L’interdiction d’entrée aux établissements des enseignants est illégale et pousse davantage au pourrissement dans le secteur de l’éducation”, soutient Messaoud Boudiba, en décrivant des pressions multiformes exercées contre l’enseignant. Il accuse, ainsi, les responsables du ministère de tutelle de ne pas respecter le moindre engagement et la moindre promesse qu’ils ont tenus face aux partenaires sociaux, avant d’appeler les hautes autorités du pays à intervenir pour mettre un terme à cette situation de pourrissement qui perdure. Le décor est ainsi planté.

Les deux protagonistes aux prises se regardent en chiens de faïence, ce qui accroît la méfiance. La solution semble réellement aux mains des hautes autorités du pays, dont l’intervention est plus que salutaire dans un conflit qui perdure.

A. R.

amar.rafa@liberte-algerie.com