Nouredine Bahbouh (Président UFDS) : «Faire de la politique n’est pas dans le rôle de l’armée»

Nouredine Bahbouh (Président UFDS) : «Faire de la politique n’est pas dans le rôle de l’armée»

Parmi les voix qui se sont mises à la promotion de la voie du dialogue comme moyen pour venir à bout de la situation que traverse le pays depuis trois mois maintenant, on doit ajouter celle de l’ex-ministre et président de l’Union des forces démocratiques et sociales (UFDS), Nouredine Bahbouh, celui-là même qui, à la fin mars dernier, appelait l’armée à «garantir la continuité de l’Etat».

Même si les contours d’une potentielle rencontre pour un dialogue entre les parties en appel dans la crise que traverse le pays ne sont pas tellement visibles à l’œil nu, il n’en demeure pas moins que de plus en plus de monde y croit, comme c’est le cas donc de Nouredine Bahbouh, l’ex-ministre et président de l’Union des forces démocratiques et sociales (UFDS) qui, hier à partir des studios de la Chaîne 3, a fait état de l’existence de prémices d’un règlement de la crise. 

Les appels au dialogue, dont celui émanant des trois personnalités «faisant partie des autorités morales du pays», comme il les qualifie pour parler d’Ahmed Taleb Ibrahimi, Ali Yahia Abdennour et Rachid Benyelles, doivent être entendus, ce dernier particulièrement, donc, qui a d’ailleurs reçu le soutien entier de Nouredine Bahbouh et ses amis de l’UFDS. Un appel qui «mérite d’être entendu et il y a de fortes chances qu’il le soit» pour l’ancien ministre.

Mais, dialoguer avec qui ? Pour Nouredine Bahbouh, il n’y a aucun doute sur l’identité de l’autorité avec laquelle il faudra nouer le dialogue. «Vous avez vu comment a été accueilli l’appel au dialogue lancé par le chef de l’Etat par intérim ?», a interrogé le président de l’UFDS pour dire qu’on ne peut adhérer aux revendications du mouvement populaire pour ensuite aller dialoguer avec Bensalah. La réponse à la question «qui gérera, qui dirigera le dialogue ?» est primordiale pour l’UFDS qui, par ailleurs, demande que l’institution militaire soit «facilitatrice» pour la tenue du dialogue. «Facilitatrice ou accompagnatrice» parce que l’invité de la Chaîne 3 ne veut pas que l’on comprenne que son parti est de ceux qui veulent faire jouer un rôle politique à l’armée, même si, d’un autre côté, il reconnaît du mérite à cette même armée pour avoir joué un rôle politique en appelant à l’activation de l’article 102 de la Constitution.

En tous les cas, pour Bahbouh, il est urgent de parvenir à un consensus destiné à ouvrir la voie à un dialogue constructif, incluant les partis de l’opposition et les personnalités politiques, pour débattre de trois questions principales : convenir d’une date des élections, débattre de la loi sur les partis politiques, puis définir le rôle et les pouvoirs de la haute instance d’organisation des élections. 

M. Azedine