De retour en Algérie après six mois passés en Tunisie, Noureddine Saâdi,qui a un regard toujours très intéressé sur le football algérien, nous en parle à bâtons rompus, sans langue de bois ni détours comme à son habitude.
Le Temps d’Algérie : Après six mois passés à Bizerte, vous avez quitté ce club, peut-on connaître les raisons de ce départ ?
Noureddine saâdi : Tout d’abord je tiens à apporter un démenti à l’information qui a laissé entendre que j’ai été limogé par les dirigeants de Bizerte. C’est complètement faux car il était convenu au départ que je serai indisponible en avril pour des raisons familiales. Et donc, lorsque je suis parti en Allemagne, il ne restait qu’un seul match avant la fin du championnat. Les dirigeants ont désigné un entraîneur local de Bizerte pour terminer la saison.
Et comment s’est déroulée la saison pour vous ?
Bien dans l’ensemble puisque j’ai laissé l’équipe à la troisième place. Seulement la seule chose négative dans ce championnat c’est le fait qu’on jouait sans public. Et vous savez quand j’ai vu vendredi dernier le match MCA-CSC avec ce public extraordinaire au stade du 5-Juillet ça m’a fait un sacré changement.
Si vous deviez comparer le championnat tunisien au nôtre que diriez-vous ?
Tout d’abord ce qui m’a agréablement surpris dans les clubs tunisiens c’est le nombre impressionnant de joueurs de moins de vingt ans qui sont titulaires dans les équipes seniors, contrairement à chez nous où les moyennes d’âge des équipes sont relativement élevées.
Comment avez-vous trouvé le match MCA-CSC ?
Je tiens tout d’abord à dire que dans ce match il a été prouvé encore une fois qu’il ne faut jamais provoquer le public du Mouloudia en lui disant avant le match, on sera plus nombreux que vous etc. Vous avez vu cette masse impressionnante de supporters qui s’est déplacée. J’ai connu ça quand j’ai drivé le Mouloudia alors qu’on était en deuxième division. Même en déplacement c’est fou comme les supporters venaient nombreux pour soutenir leur équipe.
Donc vous croyez à ce cliché du public douzième homme ?
Le public douzième homme ça veut tout simplement dire facteur motivant, stimulant et qui pousse les joueurs aux extrêmes limites de leur potentiel. c’est clair qu’avec un public comme ça le MCA est très difficile à contrer au stade du 5-Juillet.
Et l’équipe nationale, comment l’avez-vous trouvée face au Bénin ?
Il faut d’abord rendre hommage au travail entrepris par le coach Hallilhodzic qui a quand même apporté beaucoup de changements positifs dans l’équipe. Il y a un rajeunissement à la fois quantitatif et qualitatif qui laisse quand même augurer un futur prometteur pour l’équipe nationale. Maintenant, pour revenir au match du Bénin, il est clair que le plus important était de prendre les trois points sans trop se poser de questions.
Après il restera trois matches délicats dont le dernier face au Mali?
Je pense que l’équipe nationale renferme un bon potentiel pour passer même s’il reste deux matches en déplacement.
Pensez-vous que le match amical au Burkina Faso programmé six jours avant le match du Bénin est une bonne chose ?
Je ne peux franchement pas être objectif sur cette question car la réponse que je pourrais donner après quelques secondes de réflexion, l’entraîneur national, lui, a dû y réfléchir pendant plusieurs jours et il a donc sûrement des raisons valables d’avoir programmé ce match amical à cette date qui sera sans doute dans les mêmes conditions que le match du Bénin.
Propos recueillis
par Redouane Bendali