Noureddine Moussa,«La tension sur le logement a baissé»

Noureddine Moussa,«La tension sur le logement a baissé»

«Lancé en 2001, le programme Aadl avait connu des problèmes et accusé beaucoup de retard dès le début».

«toutes les familles recensées en 2007, en tant qu’ayants droit, ont été relogées ou le seront prochainement.»



La tension sur le logement a baissé d’un cran ces derniers jours. Les mouvements de protestation contre les listes des bénéficiaires sont devenus rarissimes. Cela signifie-t-il que les besoins des citoyens en la matière sont satisfaits ou est-ce plutôt les opérations de distribution qui se font rares? Pour le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Noureddine Moussa, la crise du logement a été considérablement réduite dans de nombreuses wilayas du pays.

«Il faut savoir que la crise du logement a été considérablement réduite dans de nombreuse wilayas du pays, a indiqué le ministre, avant-hier, lors d’une émission à la Télévision nationale. Le ministre a reconnu que la crise persiste dans «les grandes villes où la demande reste très forte».

Les wilayas du Sud qui, au demeurant, n’ont pas trop souffert de cette crise à cause de la faible densité de la population, sont celles où la crise est carrément contrecarrée, pour ne pas dire totalement éradiquée.

Dans ce contexte, le ministre de l’Habitat a souligné l’intérêt particulier accordé par les pouvoirs publics aux régions du sud du pays où de nombreux programmes de logements sont en cours ou seront lancés incessamment. D’autres programmes sont déjà achevés et des milliers de logements sont octroyés aux bénéficiaires. Selon l’invité de la télévision, des rencontres regroupant les autorités locales du Sud et les spécialistes de la construction et de l’urbanisme, ont été organisées afin de parvenir à construire des logements en nombre suffisant et avec une architecture qui prenne en considération la spécificité sociale et le climat de ces régions chaudes.

A ce titre, M. Moussa a expliqué que «la forte volonté politique et l’expérience acquise par les entreprises algériennes ont permis de réduire les délais de réalisation des logements qui sont passés de 10 ans à 2 ans seulement».

S’agissant des efforts consentis pour l’absorption de l’habitat précaire, le ministre a affirmé que «toutes les familles recensées en 2007, en tant qu’ayants droit, ont été relogées ou le seront prochainement».

Le recensement effectué au cours du 1er semestre 2007, relève l’existence de plus de 561.000 habitations précaires dont 380.000 à démolir. Dans ce cadre, 89.000 familles ont été relogées et le reste le sera dans l’avenir, a-t-il ajouté.

Interrogé sur la prise en charge de la «classe moyenne» en matière de logement, M. Moussa a indiqué qu’une stratégie est mise en oeuvre pour prendre en charge l’ensemble des franges de la société et satisfaire ainsi la demande nationale.

Pour le ministre, les jeunes ont également des quotas déterminés par la réglementation en vigueur, relevant que 61% des programmes LSP (Logement social participatif) et 31% des logements ruraux sont destinés à cette frange de la société.

Noureddine Moussa est revenu, également, sur la suppression de la formule location-vente de l’Aadl, et dont l’une des raisons est le financement du programme qui est passé du Trésor public à l’épargne publique. «Lancé en 2001, le programme Aadl avait connu des problèmes et accusé beaucoup de retard dés le début. Après le séisme de 2003 il a fallu revoir toutes les techniques de construction de logements et introduire le parasismique, ce qui avait entravé la mise en oeuvre du programme», a-t-il expliqué.

Il a réitéré, en outre, que tous les postulants ayant eu l’accord de l’Aadl et payé les droits de souscription, ont eu ou auront leur logement, ajoutant que «la demande est tellement forte que physiquement elle équivaut à la construction d’une ville comme Constantine, à titre d’exemple». A une question sur les raisons du maintien du salaire maximum de 24.000 DA pour bénéficier d’un logement social, M. Moussa a expliqué que «malgré cette condition la demande est toujours forte en ce qui concerne la formule du social». «Hisser le plafond des salaires des postulants à 30.000 DA ne fera qu’accroître davantage la demande», a-t-il ajouté.

Concernant la contestation de certains citoyens relogés dans des appartements exigus, le ministre a rappelé qu’il a été décidé en 2006 de renoncer à la construction des logements d’une et deux pièces (F1 et F2) et ce, «dans le but d’offrir le meilleur aux familles algériennes».