Le contrôle de l’urbanisme «sera davantage renforcé» par la création prochainement de nouvelles instances publiques spécialisées.
Le contrôle de l’urbanisme «sera davantage renforcé» par la création prochainement de nouvelles instances publiques spécialisées. C’est ce qu’a annoncé, hier, le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Noureddine Moussa. Il faut savoir que la multitude de projets de logements lancés ces dernières années n’ont pas été sans entachés l’aspect moderne et urbain des grandes villes. Dans ce sens, le gouvernement décide de suivre de près les nouvelles architectures en vue de sauvegarder le caractère urbain des villes.
«Nous allons renforcer le contrôle de l’urbanisme et veiller à ce que la construction des villes et même des villages soit conforme aux normes universelles», a-t-il expliqué dans une allocution prononcée à l’ouverture des premières assises nationales de l’urbanisme. Pour ce faire, le gouvernement a programmé la création d’une Agence nationale de l’urbanisme et d’une Inspection générale chargée du contrôle de l’urbanisme qui sera dotée d’antennes régionales. Il sera également question de renforcer les effectifs de la Police urbaine, forte actuellement de quelque 1.200 agents, et de consolider le lien entre l’université et les entreprises chargées de réaliser les projets de construction, a-t-il fait savoir. Le nouveau code de la commune et celui de la wilaya qui accordent plus de prérogatives aux élus contribueront aussi, a-t-il dit, «à incruster la culture du respect des règles régissant l’urbanisme». Le ministre a affiché, dans ce sens, la volonté des pouvoirs publics «à mettre fin à la distribution aléatoire des terrains et à la construction anarchique qui avaient régné durant les années 1990, une décennie où l’Etat s’attelait à assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens avant toute autre chose». M. Moussa a estimé, par ailleurs, que la conjoncture est favorable pour passer du stade de la construction des cités à celui de la réalisation de véritables villes. «Le programme du secteur pour le quinquennat 2005-2009 avait permis de construire de nombreuses cités mais aucune ville n’est recensée parmi ces réalisations», a-t-il déploré. M. Moussa a affirmé que la création prochainement de l’Ecole nationale de l’habitat et de l’urbanisme permettrait de combler le manque de spécialistes en urbanisme que connaît l’Algérie.
Les faiblesses
«Parmi nos faiblesses figurent le manque d’urbanistes et de bureaux d’études spécialisés en urbanisme capables de gérer les grands projets de construction», a-t-il déploré. Selon lui, l’Etat est disposé à soutenir la création de nouveaux bureaux d’études spécialisés dans l’urbanisme au profit des jeunes universitaires, notamment. Concernant ces assises, il a précisé qu’elles visaient à faire le point sur la situation de l’urbanisme en Algérie et à trouver des solutions pour rattraper le retard accusé dans ce domaine. Les recommandations de cette rencontre de deux jours permettront d’améliorer le cadre légal et les dispositifs régissant l’urbanisme, a-t-il ajouté. Les premières assises nationales de l’urbanisme auxquelles participent plus de 1.200 délégués vont se pencher sur l’élaboration d’une charte pour l’amélioration de l’urbanisme en Algérie. Outre les communications sur les différents modèles d’urbanisme, prévues au programme, quatre ateliers thématiques seront organisés lors de cette rencontre pour tenter de cerner les enjeux de l’amélioration du cadre de vie en milieu urbain en Algérie. Ces assises nationales ont été précédées par trois rencontres régionales à Constantine, à Ouargla et à Tlemcen.
Rachida T.