Le P-dg de la Sonatrach a formellement démenti, hier, les récentes informations faisant état de son limogeage. Pour Noureddine Cherouati, ces rumeurs ont été distillées par des individus dont les «pratiques et les habitudes ont été dérangées».
«Il n’y a rien.» C’est avec un large sourire que Noureddine Cherouati a démenti, hier, la folle rumeur qui courait à son propos. «C’est encore une campagne de désinformation, la seconde en six mois. Celle-ci a débuté il y a trois semaines. Il a suffi que je m’absente quelques jours à l’occasion des vacances de l’Aïd pour qu’on annonce mon limogeage», a indiqué le président directeur-général de la compagnie nationale en marge de la conférence de renouvellement du syndicat de la Sonatrach. «Ces rumeurs ne sont pas innocentes. Cela signifie que quelque chose se passe. Nous dérangeons certaines habitudes, certaines pratiques, à travers l’application d’un plan de redressement et de mise en ordre. Il ne peut pas y avoir autre chose. Je dois déranger des personnes et des intérêts», a-t-il insisté. Qui sont ces personnes qui ont le pouvoir de lancer de telles rumeurs par médias interposés ? «Je ne sais pas qui est derrière tout ça», dira Cherouati avec un haussement d’épaules.
Affaires algéro-algériennes
Le P-dg de la Sonatrach s’est toutefois montré rassurant en précisant que la compagnie est sortie de la zone de «turbulence» provoquée par les scandales qui ont éclaté au début de l’année 2010.
A ce titre, il a annoncé un changement de stratégie avec l’abandon du programme de diversification des investissements à l’étranger. «Nous travaillons aujourd’hui sur les affaires algéro-algériennes. Nous avons suffisamment à faire en Algérie pour ne pas aller faire diversion à l’étranger. Nous maintenons ce qui est à l’international et nous nous mettons en ordre de bataille ici-même.» Voici la feuille de route que Sonatrach devra suivre à l’avenir : «Achever les travaux entamés dans le cadre de la recherche ; liaison de tous les puits forés ; amélioration de la qualité des produits ; gérer au mieux les unités de production.»
Monétiser les découvertes
Sur le plan des résultats, l’année 2011 reste particulièrement positive puisque, à fin octobre, la compagnie a enregistré un chiffre d’affaires à l’export de 59,4 milliards de dollars. «Nous devrions atteindre les 72 milliards de dollars d’ici à la fin de l’année». En termes de production, Noureddine Cherouati estime nécessaire de passer à la phase de monétisation des découvertes.
Il citera en exemple le cas de cinq découvertes récentes à mettre sur le seul compte des équipes de recherches de la Sonatrach. «Ces cinq découvertes sont très intéressantes, même si elles ne sont pas importantes de par leur taille. Ainsi, nous avons découvert du gaz à condensat entre Aïn Sefra et Béchar. On ne s’attendait pas à en trouver là-bas. C’est également valable pour Bir El Ater, au sud de Tébessa. Auparavant, nous ne savions pas que nous avions du gaz à condensat dans cette région. Nous avons fait trois autres découvertes : une à Bordj Omar Idriss, une dans le bassin de Berkine et une autre à l’ouest d’In Salah. Au courant de l’année 2012, nous saurons si ces découvertes sont intéressantes en termes d’exploitation. Ensuite, il faudra les développer et les exploiter avant de les mettre sur le marché. Il peut se passer de 3 à 5 ans entre le jour où vous découvrez et le jour où la première goutte d’hydrocarbure soit sur le marché. Notre objectif est de monétiser les découvertes.»
T. H.