Nous disposons de l’un des gisements les plus importants au monde.
Si tout le monde est au courant des importantes réserves de gaz et de pétrole dont dispose notre pays, beaucoup ignorent que l’on a un énorme potentiel d’une autre énergie dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a encore quelques années.
Il s’agit du gaz de schiste dont l’exploitation est en train de changer bien des donnes à travers le monde, notamment aux Etats-Unis d’Amérique. Selon les résultats préliminaires des études régionales lancées par l’Agence nationale de valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), «les volumes de gaz de schiste en place s’élèveraient à 180 000 milliards de mètres cubes». Avec un taux de récupération moyen de 15 %, le volume de gaz récupérable sera de 27 000 milliards de mètres cubes. Soit l’un des plus importants gisements au monde. Seuls la Chine, l’Argentine les Etats-Unis et, à un degré moindre, le Canada et le Mexique pourraient rivaliser avec l’Algérie en la matière. Selon une étude de la Banque africaine de développement (BAD) publiée en octobre dernier, les réserves algériennes de gaz de schiste «si elles étaient avérées», seraient de 50 % supérieures à celles de gaz conventionnel. Cette richesse potentielle, les autorités comptent bien l’exploiter dans le cadre d’une stratégie globale destinée à développer les hydrocarbures non conventionnels. «Nous considérons que les hydrocarbures non conventionnels, de par le potentiel existant dans notre pays, sont des nouveaux projets d’avenir qui occuperont une place importante dans le secteur», a affirmé à ce propos le ministre de l’Energie et des mines, Youcef Yousfi. A dire vrai, le travail d’exploration a commencé il y a deux ans déjà. En effet, la compagnie nationale Sonatrach a creusé ses premiers puits de gaz de schiste en 2011.
Le groupe italien ENI a fait de même récemment, alors que Shell et Talisman, qui ont signé des accords d’exploration avec la Sonatrach, comptent le faire incessamment.
A en croire l’étude de la BAD, le gaz de schiste pourra jouer un rôle important dans l’économie nationale : «Pour l’Algérie qui exporte déjà des volumes substantiels de gaz conventionnel, le gaz de schiste aurait pour attrait de se substituer à une production intérieure en perte de vitesse.»
Seulement voilà, son exploitation n’est pas aussi facile qu’on le pense. Outre les moyens colossaux qu’elle nécessite, son impact sur l’environnement serait très négatif.
Face à ces difficultés et d’autres encore, certains analystes pensent que l’Algérie ne pourra pas être en mesure de produire du gaz de schiste commercial avant 2020.
K.I