Notes de lecture : De la théorie à l’économie appliquée

Notes de lecture : De la théorie à l’économie appliquée

Un ouvrage collectif de spécialistes en économie intitulé : «Le développement économique de l’Algérie. Expériences et perspectives» édité sous la direction de Taib Hafsi, vient tout juste de paraitre aux éditions Casbah et porte un éclairage nouveau sur la question.

L’épais ouvrage comporte des contributions très étoffées et critiques de 17 universitaires algériens spécialisés dans un large éventail de secteurs déterminés de la recherche dans le domaine vaste de l’économie. On citera au passage les diverses spécialités concernées qui regroupent les domaines des relations économiques, le développement, la régulation comme forme de management, les structures du système financier, la relation du droit et du développement économique, la gestion des ressources en Algérie, les nouveaux partenariats entre le public et le privé, les réflexions sur le management des nations et son rapport avec les acteurs socio-politiques, les éclairages sur la situation du pays et sur le rôle du marché, de l’importance des idées et des croyance sur la vie économique, et, enfin, les difficultés de la formation professionnelle.

Cette publication, qui pourrait être d’un apport certain pour les étudiants, propose dans son sommaire les axes de réflexion de nos économistes qui tracent un inventaire de recherche diversifiée et faisant appel aux expériences réussies, vécues par des pays comme la Corée du Sud, Taiwan et la Malaisie.

Mais toutes ces contributions donnent dans l’ensemble aux lecteurs avertis un nouveau regard dans un discours assez cartésien sur les multiples aspects du développement économique en mettant l’accent sur l’expérience algérienne et en suggérant des propositions sur certaines problématiques car comme le souligne Taib Hafsi dans sa préface, parler de l’économie ce n’est pas la circonscrire au domaine strictement économique, mais à tous les aspects de la vie d’un pays. Les auteurs sont motivés par l’idée de présenter au lecteur une vision globale où entreraient en ligne de compte des facteurs aussi bien endogènes qu’exogènes à l’économie qui sont à même d’expliciter la croissance économique actuelle et future : «La nécessaire intégration de l’ensemble met aussi en avant l’importance du management général et de la mobilisation des personnes», peut-on lire au verso du livre. C’est à la lumière des expériences économiques des autres pays que ce collectif entend examiner la situation actuelle pour «suggérer les leviers sur lesquels les dirigeants pourraient peser pour générer un cycle vertueux de croissance économique.» Dans sa préface, Taib Hafsi évoque l’importance primordiale du défi du management de l’organisation dont celles de l’Etat qui font face à ce qu’il nomme «l’entropie» générée par les «multitudes d’intérêts».

Pour trouver des solutions il faudrait selon lui que les acteurs et les analystes se basent sur plus de philosophie, d’éthique et pas seulement sur des arguments purement scientifiques. Il parle de la nécessité «d’un sentiment de tolérance affectueuse» entre les parties concernées pour qu’il y ait une décentralisation dans la prise des décisions qu’il faudrait d’après lui prendre à un niveau inférieur et non plus à un niveau supérieur (p29) surtout quand la situation est caractérisée par un état de complexité.

Pour ce faire la convergence d’idées rendrait plus claire l’option économique car le développement économique n’est pas une vue de l’esprit mais est aussi déterminé par des facteurs sociaux et politiques comme les notions d’individus, les entreprise, les partis politiques, le gouvernement, en somme l’économie est liée aux idées et au fonctionnement d’une société.

Lynda Graba