95% de nos abattoirs ne répondent pas aux normes d’hygiène et de santé. Les manquements aux règles sont si importants que le Syndicat national des vétérinaires envisage la fermeture de nombre de ces établissements dès septembre. Dès lors, l’on ne peut que s’interroger non seulement sur la qualité de la viande que nous consommons, mais aussi sur toute la nourriture si l’on se réfère aux chiffres annuels sur les intoxications alimentaires.
C’est connu, les périodes de grandes chaleurs sont porteuses de tous les dangers, notamment chez nous où l’hygiène fait cruellement défaut dans nos marchés et chez de nombreux commerçants sans scrupules.
Les intoxications alimentaires sont d’ailleurs monnaie courante faisant des milliers de victimes des violations de la réglementation en vigueur, et du non-respect de la chaîne du froid et de congélation des aliments nécessitant une stricte prise en charge en matière de vente, stockage et transport. Ce sont surtout les viandes avariées et les laitages périmés, qui font le plus souvent des ravages, avec parfois mort d’homme. Et c’est, évidemment, en ce mois sacré que la situation se complique davantage, un mois étant caractérisé par une hausse de la consommation dont profitent les commerçants sans scrupules pour des gains rapides et faciles. Les exemples ne manquent pas ! Le dernier vient d’être rapporté par le Syndicat national des vétérinaires dénonçant, au lendemain du premier jour du moins sacré de ramadan, les conditions d’hygiène catastrophiques de la majorité des abattoirs au niveau national.
Les vétérinaires qualifient cette situation de «très dangereuse». S’exprimant sur les colonnes du quotidien El Khabar, le secrétaire général de ce syndicat, Mohamed Dahmani, a tenu à avertir publiquement les autorités concernées des dangers réels sur la santé des consommateurs. Selon lui, 95% de nos abattoirs dont le nombre dépasse les 600 au niveau national, ne remplissent pas les conditions minimales de santé et d’hygiène et aucune mesure n’est respectée et, de ce fait, leur fermeture est imminente. Mais il a indiqué que l’intervention des vétérinaires sera forte à partir du mois de septembre prochain afin de ne pas perturber l’activité importante qu’enregistrent ces établissements durant ce mois de ramadan.
On ne peut que s’interroger avec inquiétude sur la qualité de la viande que nous consommons si on en vient à envisager la fermeture pure et simple de ces centaines d’abattoirs auprès desquels s’approvisionnent nos bouchers. Ceci n’est pas sans nous rappeler le triste épisode du ramadan 2003 ou 55 tonnes de viande d’âne ont été écoulées sur le marché et provenant justement d’un abattoir de la capitale, celui d’El-Harrach en l’occurrence ! L’année dernière, c’est à Borj Bou-Arréridj que la découverte de carcasses de deux têtes d’ânes a semé la panique. Avec ces découvertes peu ragoûtantes, on ne peut que s’interroger sur le contenu de nos assiettes et sur ce que l’avenir nous réserve comme révélations sur ce que nous mangeons.
M. T.