Normalisation avec Israël : voici ce que Tebboune a dit aux Américains

Normalisation avec Israël : voici ce que Tebboune a dit aux Américains
Le president Abdelmadjid Tebboune

Le président algérien réaffirme sa fermeté sur la question palestinienne et défend une diplomatie équilibrée avec les grandes puissances.

Lors de la rencontre tenue ce samedi 2 août au Palais d’El Mouradia avec une délégation de journalistes libanais. En marge de la visite officielle du président Joseph Aoun, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a tracé les lignes de sa politique étrangère avec clarté. Si les sujets abordés furent multiples, la question palestinienne a occupé une place centrale.

Dans un contexte où la normalisation avec Israël s’intensifie dans le monde arabe, Tebboune a réaffirmé que l’Algérie, elle, ne franchira pas cette étape sans une solution conforme au droit international.

L’Algérie campe sur ses principes : la Palestine d’abord

selon le journal libanais An Nahar, Abdelmadjid Tebboune n’a pas laissé de place à l’ambiguïté. Face à la délégation libanaise, il a déclaré : « Le monde entier parle d’une solution à deux États. Nous avons dit aux Américains que nous ne normaliserons pas nos relations avec Israël avant que cette solution ne soit mise en œuvre. »

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Cette position, constante dans la diplomatie algérienne, s’inscrit dans une tradition de soutien actif à la cause palestinienne. En 2022, l’Algérie avait organisé une conférence de réconciliation entre factions palestiniennes, cherchant à mettre fin aux divisions internes.

Tebboune a salué, dans ce dossier, l’implication de l’Arabie Saoudite : « L’Arabie Saoudite joue actuellement un rôle important dans les efforts pour résoudre la question palestinienne. Nous avons des relations solides avec le Royaume. »

La Syrie en mutation : l’Algérie observe sans s’opposer

Abdelmadjid Tebboune a également évoqué la situation en Syrie. Sans valider les changements politiques en cours, il a reconnu une volonté de réforme exprimée par le président syrien Ahmed Al Charaa.

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L’Algérie, a-t-il indiqué, n’est « pas opposée » à ces transformations. Il s’est dit prêt à répondre à toute demande d’aide émanant de l’État syrien, tout en soulignant que « la Syrie ne redeviendra pas ce qu’elle était » et que « le processus de rassemblement national prendra du temps ».

Concernant la possibilité d’une normalisation entre la Syrie et Israël, il s’est abstenu de commenter directement, concluant : « Chaque responsable doit faire ce que son peuple attend de lui. »

Une diplomatie équilibrée entre Washington, Moscou et Pékin

Tebboune a profité de cet échange pour rappeler que l’Algérie entretient de bonnes relations avec les principales puissances mondiales. Les États-Unis, la Chine et la Russie sont tous, selon lui, des partenaires importants, chacun à leur manière.

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Sur Washington, il a notamment mentionné l’époque de la guerre de libération : « Les Américains avaient soutenu la cause algérienne pendant la Révolution, notamment en portant le dossier à l’ONU. »

Aujourd’hui, la relation reste pragmatique. Le président a insisté sur la souveraineté de l’Algérie dans ses choix stratégiques : « Nous avons dit aux Américains que personne ne pouvait nous monter contre un autre pays.»