Nordine Aït Hamouda, Nous sommes fiers d’avoir interrompu le processus électoral en 1991, et nous sommes prêts à le refaire !»

Nordine Aït Hamouda, Nous sommes fiers d’avoir interrompu le processus électoral en 1991, et nous sommes prêts à le refaire !»

Intarissable quelle que soit la conjoncture dans laquelle interviennent ses immixtions sur la scène politico-médiatique, Nordine Aït Hamouda n’a pas dérogé à sa traditionnelle fougue rhétorique, hier à Tizi-Ouzou.

Le simple militant qu’il est devenu ne l’empêche pas de garder encore intact son verbe si singulier, détonnant pour celui et ceux qui l’incommodent. Nordine Aït Hamouda est encore une fois apparu comme cette source vers laquelle on tourne pour étancher sa soif, la soif de savoir ce qui se passe, de connaître les tenants et les aboutissants d’évènements passés et présents, comme par exemple les raisons ayant concouru à la création du RCD.

Il s’étalera sur les hauts faits ayant marqué la vie du parti, de l’introduction du concept de laïcité, qui a valu au RCD d’être voué aux gémonies, à son intrusion dans les débats engageant le pays à l’époque, tel le rééchelonnement de la dette extérieure pour lequel militait son parti tout en encourant le risque d’être taxé harki par le même pouvoir qui négociait dans la clandestinité avec le FMI, des faits qu’il rappellera presque un à un ne manquera pas de faire le parallèle entre la concordance du discours du pouvoir et de l’ex-FIS «(qui), en fait, ne faisait que copier ce même pouvoir quand il s’agissait de broyer du RCD».

De l’interruption du processus électoral de 1991, Aït Hamouda n’est pas peu fier d’avoir été partie active et de dire haut qu’il est prêt à le refaire pour prémunir le pays contre les intégristes, comme il garde toujours la même fierté que celle qui lui avait commandé d’aller lui-même acheter, à Tiaret précise-t-il, les armes destinées à la protection de deux villages de Kabylie contre les hordes d’intégristes après l’appel à la résistance lancé par Saïd Sadi en 1994. Il était impossible au fils du Colonel Amirouche de ne pas évoquer la participation du RCD à l’un des gouvernements de Bouteflika. «On y avait cru lorsqu’on nous avait fait état de l’engagement du pouvoir d’enclencher la refondation l’Etat, revoir la justice, l’école… Nous avons commis une erreur, je le reconnais d’autant plus que nous avons envoyé deux plus mauvais militants du RCD comme ministres…» pour ensuite rappeler les tueries de 2001 qui mis fin au chapitre «RCD au pouvoir». Du printemps arabe et de ses prolongements en Algérie, des tentatives du RCD de sortir dans les rues d’Alger pour exiger le changement, Nordine Aït Hamouda passera tout en revue avant de traiter du départ de Saïd Sadi de la présidence de son parti. «Nous sommes le seul parti dont le président a pris seul la responsabilité de quitter ses fonctions, quant aux autres chefs de partis, ils ont tous été écartés !» clamera-t-il avant de «hacher» un de ses personnages préférés de la scène politique nationale, Ahmed Ouyahia. De Belkhadem, également, il n’aura pas la moindre compassion.

M. Azedine