Nordine Aït-Hamouda accuse Louisa Hanoune

Nordine Aït-Hamouda accuse Louisa Hanoune

Depuis votre promotion publique quand vous aviez accompagné la répression de 2001 en Kabylie, ceux qui ne savaient pas que vous étiez recrutée par les services du ministère de l’Intérieur au temps d’El Hadi Khediri ont pu être surpris par votre enthousiasme débordant pour Bouteflika. En réalité, vos compromissions successives conjuguées à la haine viscérale que vous avez pour tout ce qui vient de la Kabylie, chose que vous partagez si bien, entre autres, avec Yazid Zerhouni, ont sonné le moment de votre activation ouverte.

A l’ouverture du vent de liberté qui souffle sur la rive sud de la Méditerranée, paniquée plus que vos mentors lors des premières émeutes de janvier dernier, vous aviez d’abord joué votre personnage de «pompette » en récitant la chanson réduisant l’injustice et la misère des populations, en particulier de sa jeunesse, à la cherté de l’huile et du sucre. Maintenant que la répression est dans la rue, c’est à vous qu’on endosse le rôle de porte-parole du ministère de l’Intérieur pour, non seulement proclamer «l’échec» des manifestations mais délivrer un satisfecit et un encouragement aux troupes commandées par Ould Kablia. Encore une fois, vous ne pouvez pas rater l’occasion de désigner, dans le sillage du pouvoir, le RCD comme unique appelant à la marche du 12 février, méprisant les organisations sociales et les associations qui ont rejoint la Coordination. Le problème n’est pas que vous vous attaquez à un parti parce qu’il revendique le droit d’expression et de manifestation dès lors que vous avez choisi le rôle de courtisane du chef de l’Etat. Mais pour décerner des labels politiques, il vous faut sortir des orgies dans lesquelles vous avez plongé votre parti. Pour le moment, vous comme vos complices n’êtes ni de droite ni de gauche. Vous êtes occupés à célébrer vos acquis avec la direction d’un syndicat dominée par des prébendiers maffieux et dont l’unique rôle est d’étouffer la voix des travailleurs par le chantage et la corruption. Si vous aviez été effectivement trotskyste à 20 ans, il est alors bien vrai que le trotskisme mène à tout. Ce vagabondage est encore plus visible lorsqu’on suit vos positions quand vous êtes à Paris entre les murs de l’Internationale. En effet, vos mentors algériens savent que vous êtes une salariée de la 4e internationale. Ce qu’ils ne savent pas peut-être est qu’en tant que telle, vous défendez avec force et zèle la marocanité du Sahara. Je vous cite «…Ce plan d’autonomie du Sahara vise à l’éclatement de la nation marocaine,… l’armée espagnole a envahi le Sahara marocain en 1882 et le peuple marocain a lutté dans l’unité – dans le rif et au sud – pour l’indépendance de toute la nation marocaine»(1). Ce qui pose problème, vous le comprendrez, n’est pas votre accord avec la position de votre organisation originelle sur le Sahara occidental comme «partie intégrante de la nation marocaine» mais votre double langage en fonction de vos intérêts immédiats. Cette transhumance est pour vous une règle. Vous dépouillez vos députés en détournant une partie de leur salaire pour financer la construction d’une villa à Hydra en leur faisant croire que vous bâtissez un nouveau siège pour le PT. Il a fallu l’intervention du bureau de l’APN pour arrêter ces extorsions. Non contente de voter toutes les lois de finances qui programment les licenciements des travailleurs et l’enrichissement des clientèles du régime, vous avez mené campagne pour le viol de la Constitution qui impose la présidence à vie de Bouteflika ; c’est-à-dire la pérennisation de la politique actuelle. En 2008, vous avez accompagné le président de l’Assemblée pour son voyage en Afrique du Sud. Lors de l’escale du Caire, vous vous rendez compte que vous devez continuer le reste du voyage en classe économique. Scandale ! Vous refusez de poursuivre le voyage avec les «gueux», préférant une prise en charge par l’ambassade d’Algérie au Caire pour un séjour de 4 jours. Ce n’est pas tout, vous avez exigé que l’APN sanctionne l’un de ses employés qui a fait votre réservation en classe économique et vous avez obtenu son licenciement. Et vive la classe ouvrière !! Enfin, dans le registre de l’apparence trotskiste, vous êtes en passe d’être l’étalon de l’opportunisme. L’aveuglement de la 4e Internationale, en faisant sien l’adage qui dit que l’ennemi de mon ennemi est mon ami, vous a menée à soutenir Saddam Hussein dans la répression et le déni de droit qu’il a fait au peuple irakien du fait qu’il serait contre l’impérialisme américain alors qu’il en était le pion avancé de la guerre contre l’Iran. Le conglomérat d’organisations, allant des ultras nationalistes aux antimondialistes, que Saddam finançait et qui se réunissait régulièrement à Baghdad, a toujours eu un invité de marque, en la personne de Jean-Marie le Pen. C’est ainsi que lorsque le tortionnaire des militants nationalistes algériens préparait sa fille Marine à prendre la main de la mouvance raciste qu’il dirigeait toujours en France, vous l’aviez rencontrée en prenant part toutes les deux à une réunion présidée par Saddam en personne. Entre gens de bonne compagnie, on sait se retrouver. Vous avez tenu une réunion avec Bouteflika, à la présidence, il y a cinq jours. Sachant que vous accomplissez ses missions sans état d’âme, nous attendons de découvrir la nouvelle feuille de route qui vous a été confiée. Pour l’instant, contentons-nous de révélations partielles de votre pedigree. Vous devez, tout de même, savoir que les prochaines élections ne seront organisées ni par Zerhouni ni par Ould Kablia. La machine à distribuer les sièges est aujourd’hui en panne. Votre fin de mission est programmée. L’audit nationale qui arrivera avec la phase de transition nous permettra de découvrir, j’en suis sûr, d’autres facettes de votre inépuisable personnage.

N. A.-H.

* Député du RCD. Vice-président de l’APN

1 Le Maghreb : où mène le protectorat américain ? La vérité, revue théorique de la IVe Internationale ; n°30 nouvelle série (n°636) – Mai 2002 ; pages 14 et 15

PS : A partir d’aujourd’hui, nous répondrons à chaque mensonge par deux vérités. Chiche !