L’Algérie a décidé de mettre les points sur les i en ce qui concerne sa position dans la crise malienne et l’occupation du nord du Mali par des différents groupes armés, qu’elle n’excluait pas l’usage de la force, même si la solution politique reste privilégiée.
“On a tendance, ces derniers temps, à présenter la position algérienne de manière schématique, en occultant certains éléments importants de notre approche et en la mettant systématiquement en opposition avec la position d’autres partenaires de la région”, a relevé le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Amar Belani, dans une déclaration à l’APS.
L’Algérie n’est pas exclusivement pour le tout politique et affirme qu’il est légitime de recourir à tous les moyens y compris la force pour éradiquer les groupes terroristes et leurs affiliés du crime transnational organisé dans le Sahel, ajoute Belani, précisant que “contrairement à ce qui se dit, l’Algérie n’est pas exclusivement pour le tout politique”.
“Vous imaginez bien que l’Algérie qui a souffert dans sa chair de ces deux fléaux ne saurait faire preuve de la moindre once de complaisance ou d’indifférence en la matière”, a-t-il encore affirmé, ajoutant que l’Algérie estime toutefois que “l’usage de la force doit être conduit avec le discernement voulu pour éviter l’amalgame et la confusion entre les populations du nord du Mali qui ont des revendications légitimes et les groupes terroristes et les narcotrafiquants qui doivent constituer la cible parce qu’ils sont la source des menace qui pèsent sur la région”.
Cette mise au point vient à point nommé pour remettre à leur place ceux qui tentent depuis le début de la crise malienne de présenter la position algérienne de façon erronée, notamment en la liant aux Touareg algériens, alors que le souci de l’Algérie depuis que certains pays africains et la France ont évoqué une éventuelle intervention armée, était et reste le refus de confondre entre des groupes terroristes djihadistes et leurs alliés contrebandiers, avec des composantes de la société malienne qui posent des problèmes politiques légitimes.
D’ailleurs, cette position a été réitérée à plusieurs reprises par les responsables algériens, particulièrement le ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines qui a effectué des tournées pour expliquer la position algérienne, notamment en France et dans les pays voisins, ou ce que l’on appelle les pays du champ (Mauritanie, Mali et Niger).