Des affrontements avaient lieu mercredi à Gao (nord-est du Mali) entre des rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et des islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), ont rapporté des témoins à l’AFP.
Ca se passe non loin du gouvernorat de la ville (tenu par le MNLA), les combattants des deux mouvements se tirent dessus à l’arme lourde, a affirmé le propriétaire de la station d’essence qui jouxte le gouvernorat, information confirmée par d’autres témoins.
On entend des coups de feu, les combattants du Mujao et du MNLA se tirent dessus, on a peur, a ainsi déclaré Nina Oumarou, soeur d’un élu de la ville abattu lundi soir par des hommes armés.
Selon elle, un groupe de combattants du Mujao s’est dirigé vers un camp de la ville tenu par les combattants du MNLA, dans le quartier du Château d’eau. Les membres du Mujao se dirigent vers le camp du MNLA qui est au Château d’eau. C’est peut-être une attaque, a confirmé un autre témoin.
Ces affrontements entre rebelles touareg et islamistes surviennent au lendemain de violentes manifestations à Gao d’habitants indignés par l’assassinat lundi du conseiller municipal Idrissa Oumarou, enseignant et membre du parti du président malien de transition, Dioncounda Traoré.
Des hommes en armes ont tiré sur des centaines de manifestants, faisant au moins un mort et une dizaine de blessés. Des témoins avaient accusé le MNLA d’avoir ouvert le feu sur la foule, ce que ce mouvement a catégoriquement démenti, parlant d’une manipulation du Mujao.
Le MNLA condamne fermement la mort de l’élu et condamne aussi fermement, quels qu’en soient les auteurs, ceux qui ont tiré sur la foule qui manifestait son mécontentement ce matin à Gao, a déclaré à Ouagadougou un responsable du MNLA, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh.
Le Mujao, considéré comme un mouvement dissident d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a annoncé l’arrestation de deux personnes accusées d’avoir tué M. Oumarou, sans préciser s’ils étaient membres du MNLA ou non.
Depuis bientôt trois mois, les villes et régions administratives du nord du Mali – Tombouctou, Kidal et Gao – sont occupées par les groupes armés islamistes que sont le Mujao et Ansar Eddine, soutenus par Aqmi, ainsi que par le MNLA et divers groupes aux activités criminelles.
La tension est vive entre le MNLA, mouvement laïque qui a déclaré unilatéralement l’indépendance du nord du Mali, et les islamistes dont l’objectif n’est pas l’indépendance du Nord, mais l’application de la charia (loi islamique) dans tout le Mali.
(Afp)