Les groupes islamistes armés qui contrôlent le territoire de l’Azawad au nord du Mali ont enrôlé au moins 175 enfants depuis le mois de mars dernier. Ces enfants âgés entre 12 et 18 ans ont été recrutés en tant que combattants ou kamikazes.
C’est ce que révèle le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). Ces groupes islamistes armés, notamment le Mouvement de l’unicité et du jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et le groupe des Moulathamine (le groupe des Cagoulés) de Mokhtar Belmokhtar et la katibat de Tarek Ben Ziad dirigée par Mohamed Ghadir, alias abdelhamid Abou Zeid ont exploité les conditions difficiles, l’ignorance et la pauvreté qui règnent dans la région pour renforcer leurs rangs. Ainsi, ces groupes procèdent depuis le mois de mars dernier à l’enrôlement d’enfants innocents. Ces derniers sont par la suite mutés selon le bon vouloir de ces groupes islamistes armés. Ces derniers enrôlent depuis quelques mois des enfants après avoir échoué d’enrôler des combattants adultes et des jeunes de l’extérieur du territoire de l’Azawad », expliquent certains analystes. « De nombreuses familles pauvres ont « confié » leurs enfants à l’organisation terroriste Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) pour leurs épargner la misère qui «sévit» dans les différentes villes de l’Azawad », a indiqué à Echorouk une source fiable au nord du Mali.
D’après les informations dont dispose l’Unicef, huit filles au moins ont été violées ou victimes d’abus sexuels, deux garçons de 14 et 15 ans, tués par des engins explosifs et 18 enfants mutilés par les mêmes engins. « Ces chiffres sont particulièrement alarmants puisqu’ils ne dressent qu’un tableau incomplet de la situation des enfants dans le Nord, où les agences humanitaires n’ont qu’un accès limité », s’est alarmé le représentant de l’Unicef au Mali, Théophane Nikyema, dans un communiqué de presse. « Dans le nord du Mali, les enfants sont soit des témoins, soit des victimes de violences et ont besoin de protection », a-t-il ajouté en précisant que la fermeture de la grande majorité des écoles de la région constitue une autre source d’inquiétude puisque les enfants non scolarisés sont plus vulnérables.