C’est une véritable «guerre psychologique» que se livrent, au nord du Mali, des organisations et mouvements aux positions contradictoires quant à la nature de la solution dans cette partie du pays. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) tentent d’entraîner Ançar Eddine dans la logique de la guerre et l’éloigner des négociations devant aboutir à une solution pacifique à la crise.
Celui qui est présenté comme étant le porte-parole du mouvement islamiste Ançar Eddine, Sanda Bouamama, a déclaré, hier, que «Amar Ould Hamaha qui a accordé un entretien au journal américain New York Times ne fait pas partie d’Ançar Eddine». Selon Sanda Bouamama, «Amar Ould Hamaha a parlé au nom d’Ançar Eddine alors qu’il ne fait pas partie de ce mouvement (…) Amar Ould Hamaha a été exploité par des médias qui servent leurs agendas qui consistent à fausser l’image d’Ançar Eddine».
«Amar Ould Hamaha se faisait passer dans cet entretien pour un représentant du numéro deux d’Ançar Eddine, alors qu’il n’a jamais fais partie de ce mouvement, a ajouté Sanda Bouamama.
Pour rappel, Sanda Bouamama avait lui-même contredit Ahmed Ag Bibi, considéré comme étant le numéro deux du mouvement islamiste Ançar Eddine. Ahmed Ag Bibi déclarait, il y a quelques semaines, que «le mouvement Ançar Eddine ne cherche à appliquer la charia (loi musulmane) qu’à Kidal (ville du nord du Mali)».
Peu de temps après, Sanda Bouamama a fait une sortie médiatique contredisant totalement Ahmed Ag Bibi, en déclarant que «le mouvement Ançar Eddine ne cherche pas à appliquer la charia uniquement à Kidal, mais dans l’ensemble du territoire malien».
Le mouvement islamiste Ançar Eddine est, comme le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) engagé dans des négociations avec le gouvernement malien pour la recherche d’une solution pacifique à la crise au Mali, contrairement à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et au Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest
(Mujao), des organisations terroristes qui tentent d’entraîner le mouvement d’Iyad Ag Ghaly, leader d’Ançar Eddine, dans la logique de la guerre au nord du Mali, menaçant les pays du Sahel.
Si le MNLA est entré en guerre directe avec Aqmi et le Mujao, Ançar Eddine a effectué, la semaine dernière, des manœuvres militaires durant une semaine à 190 kilomètres de Tombouctou, une autre ville du nord du Mali.
M. A.