Les Touareg du nord du Mali se livrent-ils une guerre ? Un éventuel affrontement entre Touareg du Mali pourrait nuire à la perspective de réinstaurer la paix dans ce pays.
D’après le média mauritanien Al-Akhbar connu pour reprendre les communiqués d’organisations terroristes comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et El-Mourabitoune dirigée par Khaled Abou El-Abbès, le mouvement Ançar eddine a revendiqué, dans une déclaration parvenue à Al-Akhbar, l’attaque de jeudi contre un poste du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) à Talahandak, près de Tessalit, sur la frontière avec l’Algérie. Ançar eddine a déclaré avoir tué « 11 collaborateurs de la France » dans l’attaque et « détruit » un véhicule de l’Armée française et un autre tchadien, toujours selon Al-Akhbar.
L’attaque « a ciblé les collaborateurs » de la France, laquelle « combat l’islam et les musulmans et répand la corruption sur terre », écrit Ançar eddine, d’après le média mauritanien Al-Akhbar.
Le Mouvement national de libération de l’Azawad avait écrit, dans un communiqué, que « le MNLA informe l’opinion publique nationale et internationale que tôt dans la matinée du jeudi 24 décembre, son poste de sécurité à Talahandak, près de la frontière avec l’Algérie, a été la cible d’une attaque terroriste ». Ançar eddine et le MNLA sont-ils en guerre ?
Un éventuel affrontement entre ces deux mouvements pourrait compliquer la situation au nord du Mali, et ce au bénéfice des organisations terroristes AQMI et El-Mourabitoune. Comme le MNLA, Ançar eddine est composé d’autochtones, autrement dit de Touareg du nord du Mali, contrairement à Daech, à El-Mourabitoune et à AQMI, lesquels sont composés de terroristes de différentes nationalités.
Le mouvement touareg armé Ançar eddine, qui après une absence médiatique de plusieurs mois s’est exprimé contre la France et contre l’accord d’Alger pour la paix au Mali, se radicalise-t-il ?
Cette radicalisation, qui ne servirait en aucun cas la paix au Mali, bénéficierait aux organisations terroristes qui tentent de se redéployer dans la région.
Le Mali, qui fait face aux organisations terroristes AQMI et El-Mourabitoune, est confronté, comme d’autres pays de la région, au radicalisme, qui permet d’« enrôler » de nouveaux éléments et de renforcer leurs effectifs face à Daech, lequel, depuis la Libye, tenterait de s’étendre au nord du Mali.
L’accord d’Alger pour la paix au Mali, encouragé par la communauté internationale, a été signé par le gouvernement malien et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
Cet accord, qui n’a pas été signé par Ançar eddine, peut être compromis par une éventuelle guerre entre Touareg du Mali. L’attaque contre le MNLA peut, malheureusement, avoir des conséquences sur la situation sécuritaire au nord du Mali où le MUJAO, auteur de l’enlèvement en avril 2012 de sept diplomates algériens dans la ville de Gao, est toujours menaçant.