Non, Monsieur Sellal, ce sont ces images qui posent problème !

Non, Monsieur Sellal, ce sont ces images qui posent problème !

« Il n’y a pas un seul Algérien qui accepterait de voir son président vilipendé », a déclaré, sentencieusement, d’un air menaçant, Abdelmalek Sellal, lors de sa conférence de presse conjointe avec Manuel Valls.

 Mais quel est l’Algérien qui accepterait de voir son président, ce même président que défend Abdelmalek Sellal, montré au monde entier dans un état de santé aussi lamentable, aussi affaibli, aussi diminué, aussi pitoyable, que celui dans lequel le monde entier l’a découvert à travers ces images et vidéos qui ne cessent de tourner et de « retourner », gouverner encore et toujours ?

Mais quel est cet Algérien qui accepterait que son président, malade, aphone, s’accroche désespérément à la présidence d’une grande nation, alors qu’il a recourt à ses ministres pour sa propre défense ?

Mais qui a vilipendé, si tel était le cas, s’agissant des raisons pour lesquelles le gouvernement a refusé d’octroyer des visas au Monde et au Petit Journal, qui a donc vilipendé le président de la république algérienne « démocratique et populaire », Monsieur Abdelaziz Bouteflika ?

Nous l’avons vu, le monde l’a vu, il était très malade, il était à la limite de l’incapacité de réagir, donc de gouverner. Les gestes lents, la voix inaudible, le regard hagard, absent, dirions-nous, voilà le contenu de ces images encore fraîches dont les réseaux sociaux ne chôment pas!

Les images parlaient d’elles-mêmes, elles étaient alarmantes, elles étaient tristes et elles étaient suffisamment éloquentes pour que nous puissions douter un seul instant de l’état de santé du président de la république.

Que Abdelmalek Sellal, son gouvernement, ceux qui l’ont nommé premier ministre s’émeuvent de l’image que lui et son pouvoir donnent de l’Algérie?

Que Sellal, en patriote oublieux des normes élémentaires pour soigner l’image de son pays, songe et tourne les yeux vers cette opinion internationale pour laquelle l’Algérie, avec un président si malade, est devenu la risée!

Non, Monsieur Sellal, ce ne sera jamais une « Une » du journal Le Monde qui porterait atteinte à l’image du président!

Non Monsieur Sellal, ce ne sera jamais en refusant d’accorder un visa à ce journal que vous concourriez à rétablir l’image de l’Algérie, ou que vous empêcheriez « l’outre-mer » de voir et de découvrir que l’Algérie est réellement gouvernée par un malade tel que montré dans plusieurs journaux télévisés.

Pour la photo publiée par Le Monde, ce dernier s’est excusé le lendemain, mais, chose que nul ne pourrait faire, l’image du président malade ne pourrait jamais être « corrigée, relookée, requinquée » pour dire que c’était une erreur! Et c’est cette image, l’image d’un président malade, qui nous pousse à poser cette question: « Mais qui est-ce-qui gouverne ce pays ou encore: peut-il vraiment gouverner ? »

L’image était réelle, transmise et retransmise, le président a été vu, simplement et réellement, dans son vrai état de santé. Il est manifeste qu’il est dans l’incapacité de prendre la moindre décision, ni encore moins de gérer tout un pays.

Dans des émissions des chaines étrangères, certains commentateurs, certains chroniqueurs tournent en dérision le président algérien, se moquent royalement de lui, de son incapacité de parler! Et ils ne mentent pas, ils n’inventent rien! Et Sellal ne semblait nullement se soucier d’épargner cette triste réalité, souillante, à un président qu’il voulait, pourtant, extirper de la « une » d’un journal, pour avoir, simplement, diffusé sa photo.

Il y a de cela quelques années, et c’était lorsqu’il se portait comme un charme, le président déclarait depuis Sétif: « Notre génération Tab djnane nou », quelque chose comme « notre génération est finie »! Qu’est-ce-qui a fait que, maintenant qu’il est malade, sa génération ne soit plus finie ?

Reprenez-vous donc avant que l’histoire ne vous juge pour vos impostures.