Niveau faible, dépenses faramineuses et issue incertaine, Championnat algérien Une équation insoluble !

Niveau faible, dépenses faramineuses et issue incertaine, Championnat algérien Une équation insoluble !

Conséquence d’une irrégularité et d’une faiblesse des performances, La tornade du championnat aspire presque toutes les équipes vers le bas

Sur les 16 clubs que compte l’élite nationale de football, seule une équipe, en l’occurrence l’ES Sétif, a enfin assuré son maintien en Ligue 1. Du coup, ironie du sort, et d’une façon tout à fait implicite, l’Entente est le premier favori pour le sacre final en championnat.

C’est-à-dire que le futur champion ne sera pas forcément la meilleure équipe mais la moins mauvaise ou plutôt la moins faible. Le reste, c’est-à-dire les 15 clubs, des cancres en série, sont aspirés vers le bas dans ce championnat version 2014-2015, collé, serré et atypique, qui fonctionne comme un immense aspirateur.

Telle une tornade qui aspire presque tout sur son passage, le challenge algérien prolonge ses dégâts jusqu’au finish de la compétition et nul n’est à l’abri d’une “explosion”. Pour bien illustrer l’onde de choc de la tornade, il suffit juste de faire remarquer que des équipes comme le CRB, le MOB, le MCO, l’USMH ou encore le CSC, avec 40 et 38 points, bénéficiant, certes, d’un temps de répit, peuvent rapidement se retrouver dans l’œil du cyclone au moindre faux pas, et ce, alors qu’il ne reste que trois petits matches à jouer.

Les paris sont donc ouverts dans une large gamme de pronostics, et bien malin celui qui saura deviner le tiercé perdant. Le trio du purgatoire. Cette bousculade au portillon justement du purgatoire s’explique selon les observateurs par la faiblesse, sans doute sans précédent, des équipes algériennes, incapables d’enchaîner les performances et stabiliser leur rendement. Si aujourd’hui 15 clubs sont concernés par la relégation, c’est surtout en raison de la vacillation des résultats dans un graphe complètement fou.

Une équipe comme le MOB, naguère favorite pour le titre, n’est pas encore tirée d’affaire à cause du flottement de ses performances ces dernières semaines, alors que le CRB, voué pourtant il y a à peine quelques journées à lutter pour le maintien, peut bien jouer, carrément briguer le titre s’il gagne les deux prochains matches à domicile, notamment le premier contre le leader, l’ESS. Idem pour le CSC, qui pourrait passer rapidement des affres du purgatoire aux délices du podium.

Le Mouloudia d’Alger, affublé du titre honorifique de la meilleure équipe de la phase aller, dans cette médiocrité ambiante, n’a pas su garder le cap et se retrouve du coup presque à la case départ. Mais les deux équipes qui illustrent peut-être le mieux cette irrégularité maladive, ce sont la JS Kabylie et l’USM Alger.

Inconsistantes et superficielles, la JSK et l’USMA donnent l’impression même de participer à un championnat corvée où rien ne les inspire. Du pousse-ballon à satiété en attendant la délivrance avec le moins de dégâts ; c’est-à-dire le maintien. Loin, très loin, du haut niveau qui reste synonyme de l’enchaînement des performances.

Plus un club est riche, plus il souffre !

L’argent ne fait pas le bonheur ! Ni les titres d’ailleurs ! Parmi les équipes menacées par la relégation, celles possédant un gros budget de fonctionnement figurent en bonne place. En effet, des formations comme le MCA et l’USMA, avec plus de 80 milliards de budget de fonctionnement, vivotent encore dans les profondeurs du classement. Idem pour la JSK et le CSC dont le budget avoisine les 30 milliards de centimes qui sont loin d’être sortis d’affaire.

Le NAHD, qui a bénéficié de l’arrivée de pourvoyeurs de fonds intarissables, en l’occurrence Ould Zmiril et Saoudi, n’a néanmoins pas traduit cette santé financière en confort technique. Pourtant, les joueurs de ces équipes perçoivent des salaires faramineux auxquels il faut ajouter des primes de matches hallucinantes. Des salaires qui atteignent 60 fois le SNMG, voire plus. Leur position actuelle va-t-elle inspirer les dirigeants pour mettre fin à la surenchère et prendre l’exemple de clubs comme le MOB ou l’USMH qui, avec de maigres budgets, dament le pion aux grosses cylindrées ?

S. L.