L’existence de couffins du Ramadhan ne va malheureusement pas disparaître, mais il est clair que le renouvellement de l’opération des marchés de proximité est indiqué à plus d’un titre.
Le spectre de l’inflation et l’envolée des prix des produits de large consommation, à la veille du mois sacré, ne se font pas ressentir autant que les années précédentes. Et pour cause, l’année a laissé un sentiment plutôt positif par rapport à l’abondance des produits et à la stabilité des prix, et ce à travers l’opération des marchés de proximité qui a grandement contribué à faire barrage aux spéculateurs, du fait que les consommateurs s’approvisionnaient directement auprès des producteurs.
Cette expérience initiée par le ministère du Commerce et l’Ugta sur le principe du «consommons algérien» a donné des résultats inespérés sur l’ensemble du territoire national, alors que la situation économique du pays venait d’être impactée par la crise pétrolière et croulait sous le poids de multiples pressions. Pour les observateurs, cette expérience est révélatrice des capacités et du potentiel de la solidarité entre les secteurs face à des situations de crise.
En dépit d’une détérioration flagrante du pouvoir d’achat, tiré vers le bas par les effets de l’inflation, de la dépréciation du dinar, annonciatrice d’une flambée certaine des prix, notamment après l’application de certaines augmentations, notamment en matière de consommation énergétique, et dans les carburants.
Les experts expliquent que ces effets négatifs issus de la mise en place d’une stratégie nouvelle de relance économique et de rationalisations des dépenses, s’accompagnent d’une série de médications qui ont commencé à porter leurs fruits sur le terrain. Et pour cause, si l’inflation s’explique par l’absence presque quasi-totale de production, résultat de la dépendance de l’économie nationale aux revenus des hydrocarbures, il n’en demeure pas moins que les mesures prises par les pouvoirs publics en début de crise, ont abouti à un début de relance de la production, notamment dans l’agriculture et l’industrie, susceptible d’impacter positivement le marché et les besoins nationaux.
A l’image de l’émergence d’une agriculture saharienne qui en l’espace de quelques mois a réussi à inverser la tendance, passant de la gestion de pénuries à la gestion des surproductions, comme cela a été le cas pour la pomme de terre et la tomate, pour ne citer que ces produits qui font l’objet actuellement d’exportation. Il va sans dire que tous les besoins ne seront pas satisfaits, et que l’existence de couffins du Ramadhan ne va malheureusement pas disparaître, mais il est clair que le renouvellement de l’opération des marchés de proximité est indiqué, à plus d’un titre.
Cette opération qui a soutenu les couches les plus démunies de la société à passer sereinement le mois de Ramadhan, a eu également le mérite de démontrer que l’on peut, du moins, l’espace d’un mois, maîtriser les effets néfastes de la spéculation et renouveler la même promesse aux citoyens. Car pour l’heure, il est impossible de mettre en contact direct les producteurs et les consommateurs durant toute l’année. Pour les experts, cela sera du domaine du faisable, quand on verra l’émergence d’un tissu solide et réglementé de marchés de gros, condition sine qua non pour la mise en place d’une traçabilité efficace des produits.
Par ailleurs, à quelques jours du mois sacré, les préparatifs vont bon train et les annonces de reconduction des marchés de proximité dans les mêmes emplacements que l’année précédente, se multiplient et annoncent au moins les mêmes prestations.
Dans ce sens, plusieurs wilayas l’ont confirmé, à l’image de Béjaïa, Tizi Ouzou et Tipasa, où l’opération est reconduite, ce qui laisse penser que les autres wilayas vont suivre, notamment les grandes villes, au grand bonheur des consommateurs qui ont vu dans cette opération une véritable aide et un soutien à leur pouvoir d’achat torpillé de tous les côtés durant l’année.