Nigéria : Les affrotements entre la police et les islamistes font au moins 150 morts

Nigéria : Les affrotements entre la police et les islamistes font au moins 150 morts

Après trois jours d’affrontements entre les islamistes radicaux de la secte «Boko Haram» («l’éducation occidentale est un pêché» en langue haoussa) et les forces de l’ordre nigérianes, un nouveau bilan fait état d’au moins 150 morts.

La montée de la violence est telle que le Président du Nigeria, Umaru Yar’Adua, a décrété ce mardi «l’alerte totale» des forces de sécurité.

Il leur a ordonné «de prendre toutes les mesures nécessaires pour contenir et repousser les attaques».

Depuis dimanche, les fondamentalistes religieux, qui se réclament des talibans, ont multiplié les attaques contre les postes de police et les églises du nord du pays, à majorité musulmane.

LG Algérie

Alors qu’hier, le bilan officiel était de 55 morts dans les États de Bauchi et Yobe, certains témoins affirment avoir vu une centaine de cadavres dans un poste de police à Maiduguri, capitale de l’État de Borno et fief de la secte.

«D’après ce que nous avons vu, il y aurait plus de cent corps amenés dans la cour du commissariat» affirme Ibrahim Bala, journaliste dans une radio locale.

Appliquer la charia dans tout le pays

Aujourd’hui, la ville a retrouvé un calme apparent, ses rues sont désertes mais elle est tout de même quadrillée par policiers et militaires et a été placée sous couvre-feu.

Des milliers d’habitants de Maiduguri ont trouvé refuge dans des baraquements pour fuir les combats qui ont duré une partie de la nuit.

«Nous avons entendu des coups de feu et des explosions malgré le couvre-feu, mais apparemment la police et l’armée contrôlent la situation» confie Gana Marari, un habitant de Maiduguri.

Dans plusieurs autres villes du nord, des témoins affirment que les islamistes ont mis le feu à des églises.

A Potiskum, une ville située à 200 km à l’ouest de Maiduguri, un pompier aurait été égorgé et brûlé vif.

Selon la presse locale, les assaillants, des jeunes sans emploi et souvent illettrés, mènent leurs attaques avec des armes rudimentaires comme des machettes, des arcs, des bâtons ou encore des cocktails Molotov.

Leur ambition est d’imposer un «État islamique pur» au Nigéria et de «nettoyer le système (nigérian) pollué par l’éducation occidentale et appliquer la charia dans tout le pays».