Nigeria : Le Président échappe à un attentat

Nigeria : Le Président échappe à un attentat
nigeria-le-president-echappe-a-un-attentat.jpg

 Le président nigérian Goodluck Jonathan, candidat à sa propre succession, a échappé hier à un attentat-suicide à la sortie d’un meeting dans le nord-est du Nigeria, à 12 jours de l’élection présidentielle…

L’attentat-suicide qui a secoué le parking du stade de Gombe quelques minutes après le départ de M. Jonathan, hier après-midi, n’a pas été revendiqué pour l’instant, mais deux femmes kamikazes sont soupçonnées d’en être à l’origine, selon les secours et une source hospitalière.

«Nous avons évacué deux corps de femmes, nous pensons qu’il s’agit des kamikazes responsables de l’explosion» a déclaré un employé des secours à l’AFP. «L’une d’elles a été pulvérisée (…) 18 personnes ont été blessées dans cette explosion et elles sont traitées à l’hôpital», a-t-il déclaré. M. Jonathan, candidat à sa réélection le 14 février à la tête du Nigeria, première puissance économique d’Afrique grâce à ses ressources pétrolières, se trouvait hier à Gombe, dans la capitale de l’Etat du même nom, pour y rencontrer des militants du parti démocratique populaire (PDP, au pouvoir).

Peu après l’explosion à Gombe, le gouvernement nigérian a annoncé  avoir repris les villes de Mafa, Mallam Fatori, Abadam, Marte et Gamboru, des villes contrôlées par les insurgés dans l’Etat de Borno. «Nos troupes contrôlent les lieux, après une opération soutenue activement par des volontaires (des milices) et par des (pays) voisins amis», a déclaré à l’AFP Mike Omeri, le porte-parole des autorités nigérianes pour les questions de sécurité. L’armée tchadienne avait bombardé hier pour la troisième journée consécutive des positions du groupe islamiste Boko Haram à Gamboru, selon un journaliste de l’AFP présent à Fotokol, localité camerounaise de l’autre côté de la frontière où sont massées des troupes tchadiennes et camerounaises. Boko Haram a encore montré ce week-end sa capacité à mener bataille sur plusieurs fronts dans ce conflit régional impliquant désormais le Tchad et le Cameroun. Les islamistes ont aussi lancé dimanche une importante offensive sur Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno, à quelques 300 km au nord-est de Gombe, dont le contrôle est un enjeu majeur de la crédibilité de l’élection présidentielle du 14 février. L’attaque sur Maiduguri a pu être repoussée par l’armée nigériane et des milices d’autodéfense après de longues heures de combats. Cette ville, qui comptait un million d’habitants avant le déclenchement de l’insurrection islamiste en 2009, a vu sa population doubler ces derniers mois avec l’arrivée de centaines de milliers d’habitants de l’Etat de Borno, chassés de leurs villes et villages par les tueries. Cette ville reste un des seuls endroits où les électeurs de la région devraient pouvoir se rendre aux urnes.

R. I. / AFP