Comme l’année dernière, les fêtes de Noël ont été marquées par un attentat antichrétien au Nigeria.
Des hommes armés ont, en effet, attaqué dans la nuit de lundi à mardi, une église dans le village de Peri (nord-est), tuant six fidèles, dont un prêtre, avant de mettre le feu au bâtiment. Les assaillants ont également mis le feu à des habitations voisines de l’église. Dans le village de Peri, le chef de l’Association chrétienne du Nigeria à Yobe a indiqué que de nombreux fidèles étaient toujours manquants.
«Six corps ont été retrouvés», et des personnes vivant près de l’église «ont fui leurs foyers lors de l’attaque et on peut penser qu’elles se cachent toujours dans la brousse», a déclaré Idi Garba à l’AFP. L’église visée était une branche de l’Eglise évangélique d’Afrique de l’Ouest, selon un habitant.
Ces meurtres n’ont pas été pour l’heure revendiqués, mais le groupe islamiste radical Boko Haram a déjà mené plusieurs attaques similaires, ciblant fréquemment des églises les jours de culte. Ce groupe a mené récemment plusieurs attaques à Yobe, proche de la ville de Maiduguri (capitale de l’Etat de Borno), berceau de Boko Haram, affilié à Al-Qaîda. Depuis le début de l’année, le même groupe a commis 14 attaques contre des églises catholiques ou des rassemblements de fidèles ainsi qu’un attentat contre un temple évangélique. Ces attaques ont commencé en 2009. Elles ont souvent entraîné des représailles de la part des chrétiens et une dure répression par les forces de l’ordre. Une véritable guerre, qui a déjà fait plus de 3 000 morts au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique et principal producteur de brut du continent. Début décembre, une série d’attaques attribuées à Boko Haram avait été menées contre des églises et des maisons habitées par des chrétiens dans le nord du Nigeria. Dix personnes étaient mortes égorgées et trois églises avaient été incendiées. Dimanche dernier, un double attentat suicide avait fait onze morts et une trentaine de blessés dans une église protestante, toujours dans le nord. En 2011, 44 personnes avaient été tuées le jour de Noël dans le nord et le centre du Nigeria dans une série d’attaques attribuées à Boko Haram, – qui se réclame des talibans afghans, veut créer un Etat islamique dans le nord du Nigeria – dont 35 dans un attentat à la bombe contre une église.
Au Vatican, le pape Benoît XVI a lancé mardi dernier, plusieurs appels pour des solutions de paix en Afrique, notamment au Nigeria et au Kenya, frappés par d’«atroces» attentats islamistes visant des lieux de culte. Le pape a demandé «le retour de la concorde au Nigeria, où ces «attentats terroristes» continuent à faire des victimes, en particulier parmi les chrétiens, et condamné «les sanglants attentats qui ont touché la population civile et les lieux de culte» au Kenya. Il a aussi évoqué les conflits en RD du Congo et au Mali.
R. I. / Agences