Deux jours après le coup d’Etat au Niger, des milliers de personnes ont manifesté samedi à Niamey leur soutien aux militaires putschistes, appelés à organiser des élections «libres » afin de restaurer la démocratie malmenée par le président renversé, Mamadou Tandja.
Rassemblés devant le Parlement, environ 10.000 manifestants ont répondu à l’appel lancé la veille par la Coordination des forces démocratiques pour la République (CFDR).
Cette coalition qui rassemble, outre des partis politiques, des organisations de défense des droits de l’Homme et des syndicats, s’était depuis des mois vivement opposée aux initiatives de M. Tandja pour rester au pouvoir coûte que coûte.
«C’est une manifestation de soutien au coup d’Etat, c’est le renversement de la dictature Tandja que nous célébrons», a déclaré à l’AFP Soumana Sanda, un ancien député présent dans la foule.
«Merci de nous avoir délivrés de la dictature!», lançait une manifestante à des soldats. Dans un mémorandum remis à la junte lors de ce rassemblement, la CFDR a réclamé la tenue d’élections «libres et transparentes».
S’adressant aux manifestants, le capitaine Harouna Djibrilla Adamou, entouré d’autres militaires putschistes, a assuré que la junte avait agi «au nom de l’intérêt supérieur de la nation nigérienne, et non pour (son) propre compte».
«Nous vous demandons de rester calmes (…) nous vous donnons l’assurance que nous n’allons jamais vous décevoir », a-t-il dit. Jeudi, un «Conseil suprême pour la restauration de la démocratie» (CSRD, junte) a déposé M. Tandja à l’issue de combats autour du palais présidentiel qui ont fait au moins trois morts.
La junte a aussitôt dissous le gouvernement et suspendu la Constitution adoptée en août 2009 dans un climat de vive controverse, annonçant la création prochaine d’un «conseil consultatif» pour travailler à l’avenir du pays.