«L’Algérie n’est pas une terre de contentieux, de difficultés, mais de projets. De nombreux dossiers ont avancé positivement, voire se sont conclus favorablement. Il reste et restera un certain nombre de difficultés, à dépasser».
C’est ce qu’a estimé Nicole Bricq, ministre française du Commerce extérieur à l’ouverture du 2e Forum algéro-français dont les travaux ont été clôturés hier. Exprimant la volonté de son pays à maintenir la relation économique franco-algérienne à son très haut niveau, et à poursuivre et amplifier les efforts consentis par les deux parties pour parvenir à des partenariats industriels productifs aussi bien pour les uns que pour les autres et considérant que «l’Algérie doit redevenir une destination naturelle des entreprises françaises», elle estimera impératif de «changer de paradigme» pour affirmer que «l’Algérie n’est pas un marché» mais «un partenaire».
«Désormais, dira la ministre, le nouvel âge auquel avait appelé François Hollande lors de sa visite à Alger en décembre dernier, est mis en place», et «la lucidité, la clarté sur le passé nous permettent de nous concentrer sur l’avenir». Dans ce contexte, aux entreprises françaises, notamment celles qui demeurent encore indécises à investir en Algérie, Mme Bricq appellera ces dernières à «se saisir immédiatement des opportunités qui leur sont proposées», affirmant que : «l’Algérie n’est pas une terre de contentieux, de difficultés, mais de projets». «Il faut le dire et le répéter, le bilan est positif. De nombreux dossiers ont avancé positivement, voire se sont conclus favorablement. Je pense à Renault, Sanofi, Lafarge mais il y en aurait tant d’autres», a-t-elle poursuivi. Néanmoins, se voulant plus réaliste, elle avouera qu’«il reste et restera un certain nombre de difficultés, à dépasser». Dans ce contexte, la ministre ne manquera pas de «saluer le rôle joué par l’ancien Premier ministre (sous-entendu Ahmed Ouyahia), pour faire progresser certains dossiers qui avaient souffert d’une période plus troublée». En outre, soulignant les défis communs aux deux pays que sont «celui du redressement industriel, celui de l’avenir de leur jeunesse» et celui d’une «démographie vigoureuse», pour elle, l’Algérie et la France, à travers le renforcement des échanges et partenariats économiques par une nouvelle approche du marché algérien, «écrivent une nouvelle page de leur histoire commune. Je crois que sa partie économique et industrielle, par les flux humains, les efforts de formation et les transferts de savoir-faire qu’elle générera, en sera une composante majeure». Citant plusieurs exemples de partenariats implantés en Algérie, aussi bien pour des grands groupes tels que Renault, Sanofi que pour des PME, à l’exemple de Biaugeaud, Medasys, Peters Surgical, Mme Bricq affirmera que d’autres suivront à travers les partenariats industriels productifs qui découleront de ce 2e Forum algéro-français et pour lesquels Jean-Louis Levet est en charge de leur suivi.
Bâtiment : une société mixte algéro-française en constitution
Dans ce contexte, parmi les entretiens qu’elle a eus avec de hauts responsables gouvernementaux, celui tenu avec Abdelmadjid Tebboune, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme aura permis l’annonce d’un accord algéro-français dans le domaine du logement, prochainement. De ce fait, 4 entreprises françaises figurent ainsi parmi les entreprises présélectionnées «pour prendre en charge les études et/ou la réalisation d’ensembles intégrés de 2 000 à 5 000 logements et d’équipements d’accompagnement à travers le territoire national», dont la liste a été rendue publique le 15 mai dernier. A ce propos, Mme Bricq fera savoir que «l’une d’entre-elles est d’ailleurs en train de constituer une entreprise conjointe avec une société locale». «J’ai fait de la ville durable l’un des axes prioritaires de mon action à l’international, parce que je suis persuadée que la France dispose d’une expertise majeure dans ce domaine, sur l’ensemble de la chaîne de valeurs», avait souligné la ministre.
Par Lynda Naili Bourebrab