Ali Benflis a réussi à trouver la brèche par laquelle il a développé et défendu le projet de son parti, du moins pour les élections de cette année.
«Pas de vote, pas de boycott». Le parti de Benflis ne prendra pas part aux élections législatives prévues pour la journée du 04 mai de l’année en cours. Il ne les boycottera pas non plus. Il n’y a pas mille chemins pour aller à ces joutes. Comme il n’y a pas non plus mille autres raisons pour les boycotter. Paradoxale est une telle politique. On ne tient pas le bâton en son milieu.
Une position prise est toujours une position, notamment lorsqu’il s’agit d’importants rendez-vous comme le vote. Ali Benflis n’a pas pris trop de temps pour s’expliquer tout en exploitant la démarche entreprise par son parti, «ni boycott ni participation». Haranguant dans son discours, il n’en dédiera aucune fleur au pouvoir en place en l’admonestant tout en le «réprimant» d’un verbe tout cru à travers lequel il n’a rien laissé au hasard en revenant sur les véritables raisons ayant motivé son parti à se démarquer des élections. Ce n’est pas plus un secret de Polichinelle, Talaie El Houryat aspire à plus de libertés. Tel qu’il l’a expliqué hier, Benflis, du haut du podium de la salle de cinéma Saâda (ex-Colysée), le vote ne sert à rien hormis le pouvoir en place.
Il est vrai qu’une telle démarche est quelque peu difficile à expliquer. Toutefois, Ali Benflis a réussi à trouver la brèche par laquelle il a développé et défendu le projet de son parti, du moins pour les élections de cette année. «Ni vote ni boycott!» Quel sera donc le devenir du parti de Maître Ali Benflis? Pour le premier responsable du parti, il ne s’agit plus de l’avenir de sa formation, mais plutôt de la survie du système en place en tirant les dividendes de chacun des rendez-vous électoraux. C’est donc un véritable plaidoyer auquel s’est livré le premier responsable du parti, Maître Ali Benflis.
«Dans notre pays, les élections passent tandis que le système politique reste en place», a affirmé Ali Benflis ajoutant que «rien ne change». Ce n’est pas tout. Ali Benflis est allé jusqu’à dire que «la légitimité ne constitue pas un quelconque souci tandis que la représentativité populaire n’a aucune considération ni encore moins d’importance». Or, a-t-il plaidé, «la confiance constitue l’élément principal. Ce qui n’est pas le cas», a lâché encore une fois le premier responsable du parti de Talaie El Houryat. Selon Ali Benflis «les élections sont exploitées dans le cadre de l’ornementation de la façade du pouvoir en place». Ali Benflis hausse le ton en expliquant le fond de sa pensée affirmant que «dans notre pays, le système politique se contente d’une légitimité imaginaire en fraudant sans prendre en considération les recours formulés». Ce sont de tels paramètres qui sont sans aucun doute pris en compte par le parti de Benflis pour trancher la question des élections législatives en n’y prenant pas part. Il avoue en ce sens que «les élections constituent une récompense à ceux qui sont dociles et un châtiment prononcé contre ceux qui s’opposent». *
«De telles élections constituent une perte de temps pour tout le monde», dira Ali Benflis ajoutant que «nous sommes dans une impasse politique et économique qui se perpétue». Poursuivant son plaidoyer, Ali Benflis n’a pas laissé passer inaperçue l’occasion de la célébration de la Journée nationale du chahid pour dire que «de telles élections sont humiliantes pour tout le monde, en particulier pour nos citoyens et nos citoyennes ne pouvant pas prononcer leur verdict à l’occasion des joutes électorales».
Devant un parterre composé d’hommes, de femmes, des militants et sympathisants du parti, Ali Benflis n’a pas fait de concessions ni avancé de compromis dans son discours, notamment en ce qui concerne les élections devant se tenir le début du mois de mai.
«Des élections de telle sorte n’auront de devenir que celui des joutes tenues auparavant telles que tracées par le pouvoir». «Elles (les élections) ne seront pas soumises aux règles autres que celles édictées par le pouvoir», a-t-il enchaîné ajoutant que «si ce système a ses préoccupations, nous avons, nous aussi, les nôtres, le devenir de l’Algérie». «Nous avons décidé de ne pas prendre part à la course électorale orientée et marquée par une flagrante fraude», a expliqué Ali Benflis avant de dire que «notre prio rité vise la modernisation du système politique et le renouvellement de notre système économique tout en procédant à une profonde réforme sociale dans le cadre du changement organisé, graduel et pacifique».