La période de transition que vit la sélection nationale de football remet au goût du jour plusieurs questions liées à la structuration de la discipline.
Après le départ de Rabah Saâdane, c’est le désert : ni staff technique digne de ce nom pour pouvoir continuer l’œuvre ni direction technique nationale qui veillerait au volet encadrement.
Ce sont les oublis monumentaux d’une gestion basée sur l’euphorie d’une qualification pour la CAN 2010 et le Mondial de la même année. Maintenant que les résultats font cruellement défaut – ce qui génère naturellement des démissions -, la logique voudrait que l’on s’appuie sur les instances. Sur ce plan, l’Algérie n’a rien construit. Une succession de contre-performances lui a vite rappelé que le haut niveau est plutôt une affaire d’organisation et de structuration. Et quand cette structuration vient à manquer, les hommes ne peuvent pas hisser et dans la durée une discipline. La réussite ne sera dès lors qu’éphémère. Le travail pérenne n’est pas à l’ordre du jour. Il est difficile d’imaginer la Fédération de Raouraoua ouvrir ce chantier maintenant qu’elle est en pleine instabilité. En plus de l’absence d’une direction technique nationale digne de ce nom, le football algérien peine aussi à se doter d’un modèle de formation consensuel. Chacun forme selon sa perception, ses moyens et comme bon lui semble. A défaut d’un projet propre à elle, la FAF a la responsabilité de fédérer tous les efforts qui se déployaient dans les différents clubs. Le premier acte à accomplir est d’instaurer une autorité technique nationale qui aura pour mission de mettre en place un modèle de formation consensuel qui réponde aux caractéristiques du footballeur algérien. La conscience qui émerge dans certains îlots du football national doit être capitalisée par une structure regroupant de vrais connaisseurs, des facteurs générateurs de performance dont l’apport et l’action permettraient d’anticiper, voire d’éviter les échecs. Mettre en place un modèle de formation national servira essentiellement à capitaliser et faire fructifier toutes les expériences lancées ici et là. Car, en vérité, il ne s’agit pas de former un noyau de jeunes, mais il plus d’instaurer des structures de formation d’envergure nationale, qui bénéficieraient des moyens nécessaires de la part des pouvoirs publics. Une DTN agissante, qui veille à l’évolution de toutes les sélections nationales. Elle aura droit de regard sur le programme et la préparation comme elle chapeautera des cycles de formation et de recyclage des entraîneurs. Il est utile de noter que le passage de Cavalli à la tête des Verts a été accompagné de l’absence d’une DTN en mesure de le rappeler à l’ordre et de le corriger.
Il est quasiment certain qu’une direction technique nationale solide n’aurait jamais cautionné la programmation d’un match amical contre l’Argentine pour préparer un match officiel face à la Guinée. Il faudrait à présent tirer les enseignements de toutes les dérives.
Nul besoin de s’attarder sur les auteurs des mêmes dérives. Une fois une DTN solide, composée de techniciens d’un niveau élevé, installée, le processus de redressement du football national peut être enclenché. Le travail dans les sélections va dès lors répondre à des objectifs préalablement définis par la DTN. Une véritable DTN refuserait par ailleurs un staff technique dont aucun «membre» n’a le profil pour assurer un intérimaire de quatre semaines.