New Delhi retire les billets de 500 et 1000 roupies pour lutter contre la corruption: l’Algérie peut-elle s’inspirer de l’expérience indienne?

New Delhi retire les billets de 500 et 1000 roupies pour lutter contre la corruption: l’Algérie peut-elle s’inspirer de l’expérience indienne?

Le premier ministre de l’Inde, Narendra Modi, a pris la nation entière par surprise la semaine dernière: à partir de mardi à minuit, le 9 novembre, les billets de 500 (14 euros) et 1000 roupies (7 euros) deviendront «juste des bouts de papiers sans valeur». Ces coupures n’auront plus valeur de monnaie légale.

Au total, ce sont plus de 23 milliards de billets qui vont disparaître de la circulation. Ces billets pourront être déposés ou échangée dans les banques et les bureaux de poste jusqu’au 20 décembre, et deux nouveaux billets, cette fois de 500 et 2000 roupies, viendront les remplacer à une date ultérieure. Dans l’immédiat, seuls les billets de 5, 10, 20, 50 et 100 roupies restent valables.

Jusqu’au 30 décembre, ces billets peuvent être échangés contre de nouvelles coupures ou déposés sur un compte en banque, à condition que le porteur soit en mesure d’attester de la provenance des grosses sommes.

Cinq jours après l’annonce, les distributeurs automatiques de billets (DAB)  et les agences bancaires du pays étaient pris d’assaut, se retrouvant pour  certains à sec dans l’après-midi.

LG Algérie

Alors, une telle décision peut-elle inspirer le gouvernement algérien pour lutter contre l’argent de l’informel? le site d’information TSA tente de répondre à la question « Tout d’abord, la masse monétaire concernée par une telle mesure devrait être d’environ 3000 milliards de dinars, sur les 4 500 milliards en circulation. À cela, il faut ajouter les 400 milliards de dinars de billets imprimés annuellement par la Banque d’Algérie (BA), ainsi qu’environ 100 milliards supplémentaires de coupures usées à remplacer. C’est un véritable défi qui pose la question de la capacité d’impression de la banque centrale algérienne (…)

La nature du marché algérien, bien différent de l’indien, est un autre obstacle majeur. Le secteur informel contribue à faire tourner l’économie formelle du pays, L’argent ne dort pas sous le matelas, comme peuvent le penser certains.

Bien plus, ces acteurs économiques sont souvent à cheval entre l’informel et l’officiel. Ce sont surtout leurs marges qui sont dans l’informel , mais les activités sont parfaitement intégrées dans le circuit de l’économie.

Surtout, les acteurs en question tiennent les chaînes d’approvisionnement du pays, soit près de 80%, dans tous les produits (à travers l’importation notamment). Peut-on se permettre une telle mesure, dont l’efficacité est du reste douteuse ? «