Les participants ont rappelé que la totalité des vaccins en Algérie est obligatoire et gratuite, tout en indiquant que l’effort de l’État est maintenu.
L’auditorium Mouloud Kacem Naït Belkacem de l’université de Sétif a abrité, hier, la neuvième Journée internationale d’infectiologie organisée par le service des maladies infectieuses du CHU Sâadna-Abdennour de Sétif. La rencontre scientifique à laquelle ont pris part plusieurs professeurs et médecins spécialistes a été marquée par la présence d’une représentante du ministère de la Santé. Les participants ont rappelé que la totalité des vaccins en Algérie est obligatoire et gratuite, tout en indiquant que l’effort de l’État est maintenu. Mieux encore, Dr Leïla Benbernou, directrice centrale au ministère, a souligné que le nouveau calendrier de vaccination, lancé le 24 avril 2016, vient renforcer le programme vaccinal algérien. En réponse à une question de Liberté, la directrice a indiqué que le budget du programme élargi de vaccination a été multiplié par quarante. En effet, “le coût est passé de 212 millions de dinars à plus de dix milliards de dinars. Un effort qui traduit l’importance accordée à la santé publique sans aucune discrimination, car toute la population bénéficie gratuitement des vaccins”, dira notre interlocutrice.
De son côté, Pr Lacheheb Abdelmadjid, qui s’est réjoui de la qualité des intervenants et participants à cette journée consacrée à la vaccination et dédiée au Pr Rabah Aït Hamouda, fondateur et ancien chef de service des maladies infectieuses du CHU de Sétif, a indiqué à Liberté que plusieurs maladies ont été éradiquées grâce à la vaccination. Pour étayer ses propos, il affirme que “l’Algérie est polio free depuis 1997, zéro cas de tétanos néonatal depuis 1984 et zéro cas de diphtérie depuis 1997”. Sur un autre volet, Pr Lacheheb a rappelé qu’en Algérie, où la vaccination est gratuite et obligatoire, le programme élargi de vaccination (PEV) mis en place en 1984 a permis une réduction de plus de la moitié de la mortalité infantile qui est passée de 46,8/1000 naissances vivantes en 1990 à 22/1000 naissances vivantes en 2014.
Par ailleurs, l’hôte de Sétif, Pr Bouchaud, de l’hôpital Avicenne Bobigny de Paris, qui participe pour la troisième fois aux Journées d’infectiologie de Sétif, a présenté deux communications, dont la première est intitulée “Perception sociale de la vaccination, appréhension et rumeurs”. En effet, le conférencier n’a pas hésité à dire qu’il est très difficile de cerner la problématique, et a indiqué que les rumeurs qui émergent dans la population et qui sont souvent reprises par les réseaux sociaux prennent de l’ampleur, au point où certains vaccins ont été “tués” par les rumeurs et les lobbies antivaccin pour des motivations scientifiquement sans aucun fondement. L’impact est, selon Pr Bouchaud, extrêmement négatif sur la santé publique.