Neuf cas ont été recensés à Ouargla, Le paludisme est de retour…

Neuf cas ont été recensés à Ouargla, Le paludisme est de retour…

Le moustique Anophels pique de nouveau la population du sud du pays. Le paludisme, cette maladie parasitaire transmise par une piqûre de moustique, a été en effet enregistré dans la wilaya de Ouargla où neuf cas suspects ont été recensés cette semaine

Pourquoi cette maladie refait-elle surface sachant que l’Algérie dépense annuellement plus de 15 millions d’euros dans l’importation de vaccins contre les maladies infectieuses ? Comment se fait-il qu’en 2015 encore ce type de maladie, qui se développe essentiellement à cause du manque d’hygiène, affecte encore la population ?



Des responsables du secteur de la santé de la wilaya de Ouargla ont fait savoir cette semaine que neuf personnes sont actuellement sous contrôle médical dans l’attente de la confirmation officielle de la maladie par l’Institut national de santé publique (INSP, Alger). Au départ, six cas suspectés de paludisme avaient été repérés dans plusieurs localités de la même wilaya. Une campagne pour délimiter la maladie et éviter sa propagation a été lancée depuis le recensement des derniers cas, a fait savoir le wali de Ouargla.

En outre, une étude épidémiologique globale est toujours en cours afin de déterminer la pathologie. L’alerte a été également donnée du côté du ministère de la Santé qui a annoncé qu’une commission ministérielle a été dépêchée à Ouargla pour entamer une enquête sur les cas suspectés de paludisme.

Une maladie loin d’être éradiquée ?

Cette maladie revient aujourd’hui, faut-il le souligner, alors qu’en 2009, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le paludisme, les responsables de ce secteur ont déclaré que «le programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) a permis de vaincre le paludisme en Algérie», Force est de constater que c’est loin d’être le cas. Une personne a perdu la vie et neuf autres présentent actuellement les symptômes du paludisme.

A en croire les spécialistes, le manque d’hygiène en est la principale raison dans ce type de maladie. En effet, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les problèmes d’assainissement, le non raccordement des habitations à l’eau potable…, favorise le développement de ce moustique, donc du paludisme.

Il faut dire qu’en Algérie la majorité des cités, des quartiers et même des zones les plus reculés croulent aujourd’hui sous les ordures et les eaux usées. C’est donc tout naturellement que ce type d’affection atteint encore la population. Les liens entre l’approvisionnement en eau salubre, l’hygiène et une santé saine nécessitent particulièrement une véritable planification entre les ministères concernés, notamment ceux de la santé et des ressources en eau.

En plus, si en Afrique centrale, le problème de la lutte contre le paludisme est assujetti à la disponibilité des médicaments, en Algérie, plus de 15 millions d’euros sont dépensés dans l’achat des vaccins qui protègent le citoyen des maladies infectieuses. Il est donc clair que la propagation de cette maladie est nettement liée au problème d’hygiène.

Maladie transmise «essentiellement» par le moustique

Le ministre de la Santé, Mohamed Boudiaf, a précisé récemment que «les cas enregistrés étaient importés». Donc, il s’agirait d’une maladie transmise par d’autres personnes venant de l’extérieur du pays. Qu’en est-il réellement ? Selon l’Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm), le paludisme est dû à «un protozoaire parasite de genre Plasmodium, principalement transmis d’homme à homme par le biais d’une piqûre d’un moustique, l’anophèle femelle».

De façon moins courante, le Plasmodium peut aussi être transmis au cours d’«une transfusion sanguine ou entre la mère et l’enfant à la fin de la grossesse». Donc, la maladie est «essentiellement» transmise au niveau local comme dans le cas de la wilaya de Ouargla.

T. B.