Certains quartiers de la capitale croulent sous les ordures et offrent un spectacle de désolation. Les rues sont jonchées de détritus et de sachets en plastique éventrés laissant apparaître les restes de repas et d’épluchures diverses dégageant des odeurs nauséabondes. Dans certaines communes, comme Bouzaréah, Ben Aknoun, El Biar et Béni Messous, les sacs noirs surchargés font partie du décor.
Selon M. Mourad Chorfa, chef d’unité Netcom de Bouzaréah, 50% de la circonscription administrative (CA) est prise en charge par son unité, le reste par l’APC. C’est ce qui explique, selon lui, l’entassement des ordures au niveau de certains quartiers de cette localité.
Selon lui, il n’y a pas d’ordures au niveau des 28 communes où Netcom est présent. «Notre intervention est quotidienne et bien organisée. Il peut y avoir des retards mais ils sont vite comblés», dira-t-il. Pour le même responsable, s’il y a problème, c’est sans conteste celui des dépotoirs sauvages. «Beaucoup de citoyens jettent anarchiquement leurs déchets ménagers en dehors des horaires de ramassage», a déploré le même responsable.
De ce fait, les agents chargés du ramassage et du nettoiement sont dépassés. Ces derniers, dira-t-il, fournissent des efforts colossaux, mais «l’incivisme des citoyens nous complique la tâche», a-t-il signalé.
Dans ce contexte, M. Noureddine Masmoudi, chef d’unité Netcom de la circonscription administrative de Bab El Oued, appelle les habitants de ce quartier à faire preuve de civisme. Il recommande d’organiser des campagnes de sensibilisation dans les quartiers et de distribuer des dépliants dans les écoles et les mosquées pour faire respecter les horaires de sortie des ordures ménagères (entre 19h et 21h).
M. Masmoudi déplore le fait que les ordures, aussitôt enlevées, s’amoncellent de nouveau, donnant au quartier une image insalubre et peu avenante. De plus, cela rend la tâche astreignante et difficile aux agents de Netcom.
«Le personnel mobilisé pour l’opération de ramassage est souvent soumis à des pressions énormes vu les quantités de déchets, le non-respect des horaires de collecte ainsi que la concentration de la population dans certaines communes comme celles de Bab El Oued, la Casbah, Oued Koreich, Bologhine, Raïs Hamidou et Miramar qui constituent un pôle commercial pour les habitants de la capitale», précise le même responsable.
Pour lui, il est vrai que nos villes sombrent dans l’insalubrité tout au long de l’année mais, durant le mois sacré, le comportement des citoyens est déplorable. «Certains jettent les ordures de manière anarchique, n’importe comment et n’importe où.
Il suffit de faire un tour tôt le matin dans les rues d’Alger pour qu’un spectacle des plus répulsifs vous soit offert.» «Le travail des agents de Netcom devient alors des plus compliqués», se plaint une fois de plus M. Masmoudi.
Pour faire face à cette quantité extraordinaire de déchets ménagers, Netcom a dû multiplier les tournées pour la collecte des ordures.
Selon M. Masmoudi, l’unité de Bab El Oued assure la collecte nocturne mais aussi des rotations supplémentaires à partir de 4 heures du matin. Pour ce qui est de la journée, la même unité procède aux travaux de «rattrapage» jusqu’à 13 heures pour ramasser les ordures déposées après les heures de collecte.
Concernant la commune de la Casbah, le même responsable a précisé que la collecte se fait quotidiennement le jour à l’aide de 32 baudets vue l’étroitesse des lieux. Deux équipes composées de 16 employés sont mobilisées à raison de deux agents par baudet qui ramassent les ordures ménagères dans des paniers. Pour les quartiers Bab J’did, rue Amar El Kama (ex-rue de Chartres) et la rue Arbadji, où se localisent les marchés informels, la collecte se fait à l’aide de deux camions plateaux. Pour le reste des communes, Netcom utilise des bennes entasseuses pour les grands boulevards.
Selon M. Masmoudi, «le respect des horaires de dépôt d’ordures permet l’utilisation rationnelle du parc roulant de Netcom, un meilleur entretien des quartiers tout en permettant aux agents d’effectuer d’autres besognes pendant la journée tels le balayage des trottoirs et l’entretien des espaces verts», dira-t-il. Pour lui, c’est aux riverains de faire preuve de plus de civisme et ce, par des gestes simples pour améliorer les conditions d’hygiène dans leurs quartiers et évoluer dans un cadre de vie agréable et sain.
Rym Harhoura