Net recul de la vente des produits pyrotechniques à Alger la veille de la célébration du Mawlid Ennabaoui

Net recul de la vente des produits pyrotechniques à Alger la veille de la célébration du Mawlid Ennabaoui

ALGER – La vente des produits pyrotechniques, à l’occasion de la célébration du Mawlid Ennabaoui, a « nettement reculé » dans la capitale cette année par rapport aux années précédentes et le nombre des étals de ces produits prohibés a régressé de moitié au niveau du marché jouxtant la Mosquée Ibn Fares (ex Djamaa Lihoud), véritable plaque tournante de ce commerce en pareille circonstance, a-t-on constaté sur place.

Le rush et le brouhaha habituels la veille de la célébration du Mawlid Ennabaoui au Marché Djamaa Lihoud, au cœur de la capitale, font défaut cette année.

En effet, ni le nombre des étals, ni les quantités de marchandises qui attiraient avant jeunes et moins jeunes ne sont les mêmes que ceux auxquels étaient habitués les vendeurs et les acheteurs, venus de presque toutes les wilayas du pays pour s’approvisionner en prévision d’une nuit de folie.

Jadis appelé « marché de gros des pétards », les lieux semblent s’accommoder avec « la baisse de la marchandise cette année » d’après ce qui ressort des discussions entre les propriétaires des étals et les clients.

Riyad Mahrez, un pétard à 1.900 DA, nouveauté de cette année

Comme chaque Mawlid Ennabaoui, une star s’impose sur le marché des produits pyrotechniques et cette année, le choix a été porté sur le footballeur international Riyad Mahrez, dont la photo envahit les étals de la Rue Amar Ali jusqu’à la Mosquée Ibn Fares et dont le nom a été donné à un pétard cédé à 1.900 DA.

Mise à part cette nouveauté, le marché reste dominé par les « stars » des années précédentes, à l’instar de « Chitana », « Daesh », « El Bouk » et « Signale », des produits proposés à des prix jugés, par les clients approchés par l’APS, très élevés cette année, voire rédhibitoires. Par ailleurs, des échoppes de vente de chaussures et de vêtements d’hommes et de tabac ont été carrément transformés en commerces de produits pyrotechniques, de bougies, traditionnelles et modernes, de différentes tailles et couleurs et même de « fanous » (lanternes) destinés à la décoration des tables du Mawlid Ennabaoui et très prisés par les maitresses de maisons.

L’ambre algérien ou encore le b’khour du Yémen et d’Inde font également partie de la liste des achats destinés à la célébration du Mawlid Ennabaoui.

Distinction des récitants du Coran dans les mosquées et vidéos des « guerres de rue » sur les réseaux sociaux

La nuit du Mawlid Ennabaoui est marquée par un contraste, désormais tradition dans la société algérienne, entre la célébration de l’occasion, dans les mosquées, par la distinction des récitants du Saint Coran et du Hadith du Prophète (QSSSL), lauréats de différents concours organisés, et la transformation des rues de la capitale en véritables champs « de guerres de rue » menées et filmées par des jeunes survoltés dans une « course effrénée » pour la diffusion sur les réseaux sociaux en vue d’attirer le plus grand nombre de vues, de commentaires et de likes.

L’impact de l’utilisation « abusive » et « dangereuse » de jeux pyrotechniques à l’effet de cumuler le plus grand nombre de vues occasionne d’autres « dégâts importants » impactant la santé publique et la qualité de l’air, selon des études du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), qui ont montré que la mesure du noir de carbone au niveau de la station d`observation atmosphérique du CDER connait une concentration anormale qui dépasse les 5 microgrammes/m3 d’air avec tous la gêne et le désagrément causés aux malades, aux personnes âgées et aux nourrissons.

A ce sujet, le représentant de la Direction du commerce de la wilaya d’Alger, Ayachi Dahar, a affirmé que les locaux ouverts pour la vente des produits pyrotechniques et feux d’artifice n’existaient pas auparavant et étaient donc « non réglementaires », précisant que les brigades de contrôle intensifient les sorties sur le terrain pour mettre fin à ces activités illicites.

47 unités « mobiles » composées de près de 500 éléments de la protection civile ont été mobilisées par la Protection civile pour intervenir en cas d’incendie ou d’accident suite à l’usage aléatoire des pétards ou feux d’artifice, notamment à travers les quartiers de la capitale et au niveau des esplanades des communes.

13 interventions avaient été enregistrées, l’année dernière, par la Protection civile de la wilaya d’Alger, notamment pour l’extinction des feux déclenchés par des produits pyrotechniques.

A l’occasion de la célébration du Mawlid Ennabaoui, le ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière a mis en garde contre les dangers de l’utilisation des produits pyrotechniques pour éviter que la fête ne tourne en tragédie, ces accidents pouvant parfois être mortels.