Net recul de la participation à la 44e édition,A quoi sert encore la fia ?

Net recul de la participation à la 44e édition,A quoi sert encore la fia ?
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La logique de production contre la logique de l’import-import

La 44e Foire internationale d’Alger continue de drainer un grand nombre de visiteurs. Mais le nombre de participants tend à diminuer avec la concurrence des salons spécialisés. Plus ciblés, plus efficaces en termes de partenariat, ils suscitent plus d’intérêt pour les entreprises des principaux partenaires de l’Algérie. Ce qui risque de porter un rude coup à sa “popularité”.

Ce n’est pas l’unique raison. Le climat des affaires joue également. Ce handicap explique en partie une participation en peau de chagrin, notamment de grands partenaires économiques de l’Algérie tels que la France, les États-Unis, l’Allemagne. Il faut rappeler que depuis 2008, les investisseurs étrangers ont été soumis à une douche froide : remise en cause du principe de non-rétroactivité des lois, instabilité juridique en matière d’IDE. Une opportunité pour les pays émergents comme la Chine et la Turquie de bien se placer sur le marché algérien. Mais ces derniers semblent percevoir également l’Algérie comme un marché et non plutôt comme une plate-forme pour tisser des partenariats industriels gagnant-gagnant.

En ce sens, la thématique de la foire “l’investissement comme moteur de la croissance” ne semble pas correspondre totalement au contenu de la manifestation. En l’occurrence, le matériel chinois des travaux publics importé était en force. Idem pour les engins des multinationales. Bien que ces échantillons importés soient en phase avec le plan quinquennal de développement qui alloue la plus grosse enveloppe pour les infrastructures, les partenariats de la production dans le domaine précis de la mécanique semblent marquer le pas. Ils se comptent sur les doigts d’une main, voire de deux mains. Une situation résultant de la quasi-absence de l’action de régulation de l’État, pour faire émerger des champions nationaux.

Au tableau rose de la manifestation cependant, un potentiel industriel avéré représenté par des entreprises privées dynamiques, venu en force lors de cette dernière édition de la Foire internationale d’Alger.

Cet outil de production ne demande qu’à atteindre la taille critique pour tirer l’économie nationale, participer à une plus grande intégration de l’industrie nationale, à la faveur d’un nouveau climat des affaires plus favorable à la création de richesses et d’emplois. Il est clair que la voie royale en vue de parvenir à une paix sociale durable consiste à placer l’entreprise, quitte à le rappeler, au cœur des politiques publiques.

Par ailleurs, parallèlement à la manifestation, s’est tenu le Salon des exportations qui démontre encore une fois qu’en dépit des efforts — à encourager — de plusieurs entreprises nationales, le chantier de diversification de l’économie nationale avance à pas de tortue. Tout cela donne à penser que l’Algérie reste rongée par une mentalité rentière, une gouvernance préoccupée par les gains faciles de l’import-import.

Résultat : une force de vente à l’export assez faible. Tout simplement parce que le pays ne s’est pas encore bien organisé pour l’export. Le peu de moyens humains et financiers dont dispose Algex montre l’intérêt qu’accordent les pouvoirs publics aux exportations hors hydrocarbures.