Alors que les négociations avec les syndicats ont été officiellement lancées, au lendemain du dépôt du préavis de grève par les 6 syndicats autonomes composant l’intersyndicale de l’Éducation, la ministre du secteur, Nouria Benghebrit se veut rassurante en réitérant, hier, sa disposition à traiter tous les dossiers en suspens dans la plateforme de revendications soulevées.
Malgré ce, elle a accusé un syndicat (sans citer lequel) d’exercer une pression sur le gouvernement afin de répondre à ses revendications dans des temps records. Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, Mme Benghebrit a indiqué que « les revendications des syndicats portent essentiellement sur le traitement des dysfonctionnements contenus dans le statut particulier ainsi que sur le dossier des œuvres sociales », ajoutant que le débat autour du statut particulier du personnel du secteur de l’Éducation avait atteint « sa phase finale ». Il ne faut pas « se précipiter » dans le traitement des dysfonctionnements du statut particulier des travailleurs de l’Éducation, a préconisé la ministre, soulignant que la commission chargée dudit statut « travaille sans relâche, en coordination avec la direction générale de la Fonction publique pour l’application du décret promulgué en 2014″.
Plus loin, elle a affirmé que « le ministère de l’Éducation nationale a changé sa stratégie de dialogue et de débat avec le partenaire social », précisant qu’ »au lieu de satisfaire les revendications comme ce fut le cas en 2014 et 2015, la tutelle s’attelle à examiner, minutieusement, les problèmes posés par les représentants des syndicats ». Concernant les œuvres sociales, la ministre a fait savoir que « le retard accusé dans le traitement de ce dossier ne relève pas de la responsabilité du ministère », réaffirmant que le débat « demeure ouvert ». « Il faut, néanmoins, revoir ce dossier », a-t-elle observé.
En outre, l’hôte de la Radio algérienne a souligné que ce dossier constitue «un point commun à tous les partenaires sociaux». Pour autant, la ministre n’a pas manqué de pointer un syndicat parmi les autres (le Cnapest, Ndlr), qui ne cesse d’exercer «sa pression sur le gouvernement afin de répondre à ses revendications dans des temps records». «Ils ne veulent pas comprendre que le traitement de certains dossiers nécessite du temps», a-t-elle dit en appelant à éviter de se précipiter pour ne pas commettre des erreurs.
« Il ne faut pas se précipiter dans le traitement des dysfonctionnements du statut particulier des travailleurs de l’Éducation », a-t-elle recommandé, à cet effet. Il est utile de rappeler que le ministère de l’Éducation nationale avait entamé, la semaine dernière, une série de rencontres avec les partenaires sociaux pour traiter les dossiers soulevés, au moment où le Collectif des syndicats autonomes du secteur de l’Éducation avait appelé à une grève, le 21 janvier, suivie de plusieurs sit-in devant les directions de l’éducation à travers tout le territoire national pour la satisfaction des revendications socio-professionnelles. Ces derniers avaient même annoncé, auparavant, leur retrait de la Charte de l’éthique signée en 2015 avec la tutelle, marquant ainsi la fin de la trêve sociale.
Baisse du nombre de candidats au Bac
Interrogée, hier, sur le nombre de candidats qui devront passer, cette année, le Baccalauréat, la ministre de l’Éducation nationale a fait part de la baisse du nombre d’inscrits en raison de la baisse du taux de redoublement. «Bien qu’il soit toujours important, le taux de redoublement a considérablement baissé», s’est-elle félicitée, en indiquant que c’est «le fruit des efforts consentis par les enseignants qui ont entamé un travail de longue haleine pour la remédiation pédagogique».
Pour ce qui est des examens de fin de cycle pour les paliers du primaire et du moyen, la ministre a indiqué que le nombre d’inscrits est en hausse, en raison de l’accroissement du taux de natalité. En chiffres, elle dira que le nombre de candidats à l’examen du Baccalauréat était de 674 120, tandis qu’on compte 812 056 élèves qui devront passer la cinquième, et 630 728 candidats au BEM. S’agissant des candidats libres inscrits à la session de 2019 du Baccalauréat, la ministre a fait savoir que leur nombre est toujours important, représentant 40% de l’ensemble des inscrits. Coïncidant avec les célébrations du nouvel an amazigh, la ministre était invitée à revenir sur l’élargissement de l’enseignement de tamazight.
À cet effet, elle a précisé que la langue est enseignée dans 44 wilayas, ce qui a nécessité l’ouverture de 300 nouveaux postes budgétaires cette année, alors que le nombre global des enseignants de cette langue est de l’ordre de 3000.
Lamia Boufassa