Les négociations entre le Front Polisario et le Maroc ont été une nouvelle fois renvoyées à une date ultérieure. Les deux parties, n’ayant pas trouvé un terrain d’entente, ont décidé de reporter les pourparlers après l’assemblée générale de l’ONU, prévue à partir du 16 septembre
Tenue sous l’égide de l’ONU et en présence des représentants des deux pays observateurs, l’Algérie et la Mauritanie, la 8e réunion informelle entre les deux parties a, effectivement, pris fin jeudi soir à Manhasset (New York) sans qu’elle aboutisse à des progrès substantiels. Lors de cette réunion, dirigeants sahraouis et marocains ont poursuivi l’approfondissement de la discussion des deux propositions, dont la question du corps électoral, les mécanismes d’autodétermination et les formes de garanties. Or, selon l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, Christopher Ross, à la fin de ce round, « chacune des deux parties au conflit a continué à rejeter la proposition de l’autre comme base unique des négociations à venir ». « En plus de l’exploration des moyens de faire participer des membres respectés d’un large groupe représentatif du Sahara occidental à l’accompagnement du processus de négociation en cours entre elles, les deux parties ont également entamé une discussion sur des thèmes de gouvernance tels l’éducation, l’environnement et la santé, sans préjudice quant au statut définitif du territoire du Sahara occidental », a encore fait savoir M. Ross.
Le Front Polisario et le Maroc ont, par ailleurs, décidé de travailler avec les Nations unies dans les prochains mois sur les sujets des ressources naturelles et du déminage pour approfondir les discussions dans le cadre des négociations. La mise en œuvre du programme d’action de 2004 et des visites familiales par voie terrestre étaient également au menu des discussions. Sur ce point, le représentant de M. Ban a précisé que les parties ont confirmé leur intention de participer au séminaire qui sera organisé par le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) à Madère (Portugal) en septembre 2011 et à la prochaine rencontre d’évaluation avec le bureau du Haut Commissaire pour les réfugiés à Genève prévue en octobre 2011. Le chef de la délégation sahraouie, Khatri Addouh, a, quant à lui, réitéré le soutien des Nations unies à « une solution garantissant le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, mais le Maroc s’entête à bloquer les efforts en cours », estimant que Rabat « craint les résultats d’une consultation démocratique du peuple sahraoui ». Le responsable sahraoui a également noté que ce huitième round a mis un accent particulier sur la question du corps électoral et des mécanismes d’autodétermination conformément aux recommandations du secrétaire général de l’OU.
D’autres dossiers, notamment la situation des droits de l’homme au Sahara occidental, le libre accès au territoire pour les ONG, la presse et les observateurs internationaux ont été également soulevés par la délégation du Front Polisario, qui a appelé à l’arrêt de la répression contre les citoyens sahraouis sans défense et la libération de tous les détenus politiques dans les geôles marocaines. Le directeur adjoint de l’agence de l’ONU contre les mines a, par ailleurs, fait un exposé sur la dernière mission technique du Service de l’action antimines des Nations unies (UNMAS) au Sahara occidental en vue d’un plan d’action impliquant la collaboration des parties au déminage du territoire qui demeure l’une des zones les plus infestées par les mines antipersonnel.
