Le directeur général de l’Institut national des études de stratégie globale (INESG), Liès Boukraâ, a appelé, jeudi à Alger, à la mise en place d’une « véritable stratégie » nationale d’information face au contexte mondial actuel marqué par des mutations multidimensionnelles et une « guerre médiatique ».
« Il est fondamental d’avoir une véritable stratégie nationale d’information concertée avec l’ensemble des acteurs pour constituer un véritable front médiatique » face aux mutations que connaît le monde et les événements qui ont ébranlé plusieurs pays de la région, a souligné M. Boukraâ lors d’une conférence-débat sur le thème: « Les médias est les enjeux géostratégiques ».
Evoquant les crises multiples qui bouleversent plusieurs pays, notamment, dans le monde arabo-musulman, il a indiqué que la mise en place d’une telle stratégie est très importante pour faire face à « une guerre médiatique au service d’une stratégie militaire, économique et politique visant à recomposer la situation en fonction d’intérêts nouveaux dans un capitalisme mondialisé ».
Il a considéré que « les médias sont comparables aux armes. Et sur le plan médiatique nous sommes dans un contexte de guerre », a-t-il dit, ajoutant que lorsque on est attaqué sur ce plan il faut réagir, en se défendant et en prenant des actions sur le plan de politique de communication.
Les médias, qui ont pour mission de défendre et de promouvoir l’image du pays, doivent « s’entendre, dans le cadre de cette stratégie, sur les questions, sur les réponses et sur certains paradigmes qui doivent être assumés par tout le monde, quelle que soit la tendance du média », a-t-il ajouté.
M. Boukraâ a relevé, en outre, que les Occidentaux avaient compris que l’Etat-nation, dans le monde arabe, est un « socle très efficace » dans la résistance contre leur hégémonie et leur prétention, comme il constitue, également, un « vecteur de développement national ». Donc, pour eux, « cet Etat-nation doit absolument être détruit, et le monde arabo-musulman doit être restructuré ».
L’Algérie, qui a le statut de puissance régionale, a résisté à ces bouleversements, et ce « grâce à ses potentiels multiples et à la conscience nationale qui est forte », a-t-il indiqué, ajoutant que cette résistance doit s’appuyer, aussi, sur d’autres éléments aussi importants, à savoir, « la solidarité
nationale qui est fondamentale, un front intérieur très puissant, et une capacité d’agir ».