Revenant sur la situation du secteur, le secrétaire d’Etat auprès du ministre du Tourisme, Mohamed Amine Hadj Saïd, relève les conditions inadéquates pour la promotion du tourisme et plaide pour la contribution du privé et la concurrence pour construire la destination Algérie.
Si certains, à force de trop attendre, ont perdu l’espoir de voir en l’Algérie une destination touristique qui concurrence au moins ses pays voisins, d’autres se partagent entre «les applaudisseurs» et ceux qui décortiquent la situation dans son état le plus pur ou plutôt le plus catastrophique.
Faisant un état des lieux sur le secteur, le secrétaire d’Etat auprès du ministre du Tourisme trace un tableau sombre, qualifiant l’Algérie de «non destination». Remettant en question le plan de promotion qui est défavorable et n’aide pas l’Algérie à devenir une destination touristique, lors d’un accordé à l’APS, M. Hadj Saïd a indiqué que la relance du secteur touristique en Algérie passe par la mise à contribution du secteur privé.
Le secteur a opté, depuis plusieurs années, pour une dynamique reposant sur la consécration du partenariat entre les secteurs public et privé pour faire de l’Algérie une destination touristique par excellence, a précisé M. Hadj Saïd.
Le gouvernement accorde un intérêt particulier au secteur privé en termes de financement et d’accompagnement des investisseurs. Les investisseurs privés peuvent désormais payer leurs crédits sur une période allant jusqu’à 12 ans, a fait savoir le secrétaire d’Etat, précisant que des conventions avaient été signées en ce sens avec des banques.
Il a également évoqué l’attribution de droits de concession dans les Hauts-Plateaux au dinar symbolique pendant une période de 10 ans et de 15 ans dans le Grand Sud. 712 projets relevant du secteur privé, pour un montant global de 240 milliards de dinars, sont inscrits au niveau du ministère.
Les investissements doivent répondre à la demande, d’où la nécessité de sensibiliser les investisseurs à l’importance de la réalisation d’études techniques et économiques préliminaires à même de cerner la demande réelle, a souligné le responsable.
Pour M. Hadj Saïd, «il ne suffit pas de construire des hôtels de luxe si la main-d’oeuvre et les moyens humains chargés de leur gestion ne sont pas à la hauteur». «Le tourisme c’est avant tout une question de prestations», a-t-il soutenu. M. Hadj Saïd a en outre indiqué que «l’absence de concurrence» était à l’origine de la hausse des prix des prestations touristiques en Algérie.
«Il est impératif de réunir les conditions pour une concurrence dans le secteur», a-t-il dit. Par ailleurs, M. Hadj Saïd a appelé le touriste à «défendre ses droits» s’il constate un manquement dans les prestations incluses dans le contrat conclu avec l’établissement touristique (hôtel ou agence touristique).
Sur un autre volet, le secrétaire d’Etat a estimé que la situation au Sahel n’aura «aucune incidence» sur le tourisme saharien algérien. Une chose qui reste à confirmer, du moment que les derniers bilans relatifs au tourisme dans le Sud disent le contraire l’absence de touristes depuis, notamment, le début de la guerre au Mali.
Y.A.