Les participants à la journée nationale de sensibilisation au don d’organes et à la greffe ont souligné lundi à Alger la nécessité de revoir la législation relative à la greffe d’organes afin d’autoriser le don d’organes en dehors de la famille du patient.
La liste des patients en attente de greffe ne cesse de s’allonger alors que « les transplantations demeurent très limitées », a souligné le président de la Fédération nationale des insuffisants rénaux (FNIR), M. Mustapha Boukhaloua, à l’occasion de la journée mondiale du don d’organes, célébrée le 17 octobre de chaque année.
Il a souligné la nécessaire mise à contribution des différents spécialistes à l’élaboration de lois permettant de combler les lacunes en la matière, préconisant la mise en place d’une stratégie qui prenne en compte tous les aspects législatifs, l’observation des protocoles de traitement, l’élaboration de la charte du malade et la coordination des efforts entre les différents intervenants.
Le professeur M’hamed Beradouane, ancien ministre des Affaires religieuses, a, pour sa part, insisté sur la jurisprudence dans ce domaine, précisant que des fatwas avaient autorisé le prélèvement d’organes à partir de personnes décédées.
Il a, dans ce cadre, souligné la nécessité de créer des centres de recherche regroupant toutes les spécialités concernées par le don d’organes en vue de sensibiliser les pouvoirs publics à la promotion de la greffe et du don d’organes.
Le professeur Chaouche, chef de service de chirurgie thoracique au CHU Mustapha-Pacha, a, de son côté, appelé à procéder à l’évaluation des activités des services concernés par cette tâche quantitativement et qualitativement.
Le professeur Karima Ameur du CHU Mustapha Pacha a, quant à elle, indiqué que la greffe de poumon qui est une intervention très avancée dans les pays développés est à ses premiers balbutiements en Algérie pour manque de moyens. Les professeurs Abdelaziz Graba et Nabil Debzi, chirurgiens en gastro-entérologie, ont précisé que 33 greffes de foie suite à des dons de parents vivants avaient été réalisées avec succès.
Du côté des familles des patients en attente de greffe, Mokrane Sarah (28 ans) et Walid (19 ans) ont fait part du calvaire des séances d’hémodialyse qu’ils subissent quatre heures durant trois fois par semaine. Mokrane Houria qui a accompagné ses enfants à cette journée de sensibilisation a lancé un appel aux bienfaiteurs à faire don d’un rein à ses enfants vu qu’il ne lui reste qu’un seul rein après avoir fait don de l’autre à un autre de sesfils âgé de 25 ans.