N’ayant pu convaincre les «grands» partis d’y participer, Le FFS reporte sa conférence

N’ayant pu convaincre les «grands» partis d’y participer, Le FFS reporte sa conférence

Le siège du FFS

Après plus d’un mois de consultations et de rencontres, le FFS n’a pas pu arracher l’accord des courants les plus influents sur la scène politique.

Changement d’agenda! Le Front des forces socialistes a fait un revirement à la dernière minute.

La conférence sur le consensus national, prévue pour les 23 et 24 du mois en cours, n’aura pas lieu finalement.

LG Algérie

La décision a été annoncée hier, par le secrétaire national, Mohammed Nebbou, soit à six jours du rendez-vous. Pourquoi?

Le vieux parti de l’opposition a un grand chemin à faire pour convaincre ses partenaires du pouvoir et de l’opposition à assister à cette conférence.

Le premier secrétaire du parti a annoncé une série de rencontres avec les associations et les personnalités politiques. Après plus d’un mois de consultations et de rencontres, le FFS n’a pas pu arracher l’accord des courants les plus influents sur la scène politique.

L’initiative du FFS n’est-elle pas intéressante? Le projet manque de maturité. Toutes les parties consultées estiment que l’initiative n’est pas claire en termes d’objectifs ni de démarches.

Les acteurs de la vie politique reprochent au FFS d’avoir présenté une feuille blanche sans expliquer sa démarche et son objectif.

Les partis de la coalition qui ont salué cette initiative, ont fini par brouiller les calculs du FFS. Le FLN qui a cautionné cette démarche dès le départ, a fini par poser ses conditions au FFS. «Nous sommes un parti majoritaire, il est de notre droit de s’assurer du contexte de cette conférence et de notre rôle avant de donner notre accord», a précisé Rachid Assas, membre du bureau politique. Contacté par nos soins, ce responsable explique que le FLN ne peut être invité au même titre que les autres partis, qui n’ont aucune représentation ni poids sur la scène politique.

Le parti majoritaire refuse également que la conférence soit présidée par une personnalité politique qui ne représente pas un poids dans la société. M.Assas a tenu à préciser que le FLN n’a pas changé de position. «Nous soutenons toujours l’initiative du FFS en participant à sa préparation», a-t-il assuré, tout en reconnaissant que l’initiative reste ambiguë et floue. L’ex- parti majoritaire à donc conditionné sa participation par le respect de certaines clauses, entre autres la légitimité des institutions de l’Etat. Une position adoptée par les autres partis de la coalition.

Le RND, le TAJ et avant-hier le MPA ont refusé de signer un chèque en blanc au FFS. Face à la participation du Front du changement à cette conférence et les rencontres tenues avec les anciens responsables de l’AIS, les partis de la coalition ne veulent pas courir le risque de prendre part à une rencontre, dont le débat ne sera pas encadré.

Le secrétaire général du Mouvement populaire algérien l’a clairement affirmé lors de sa rencontre dimanche dernier avec la délégation du FFS.

La non-remise en cause de la légitimité des institutions et la non-participation des anciens responsables du FIS dissous, exclus par la Charte pour la paix et la réconciliation, sont les deux conditions préalables posées par Amara Benyounès. Ce qui est sûr, la réussite de cette rencontre demandera beaucoup de temps et de concessions.

Devant l’égoïsme des partis politiques et leurs ambitions de leadership, le consensus sera une mission presque impossible pour le FFS. Rejetée par une grande partie de l’opposition et conditionnée par la coalition, l’initiative du FFS risque de finir comme une lettre morte.