Navette maritime Alger-Aïn Benian, Les bienfaits d’une mini-croisière

Navette maritime Alger-Aïn Benian, Les bienfaits d’une mini-croisière
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Pour fuir la circulation, la pollution et le comportement de certains chauffards, les habitants du littoral n’hésitent plus à emprunter la navette maritime qui assure la liaison entre Aïn Benian et la Pêcherie d’Alger.

Depuis son inauguration, le 4 août 2014, la navette maritime Alger-Aïn Benian connaît une forte affluence. D’énormes files d’attente sont enregistrées quotidiennement sur le quai et ce, tout au long de la journée. Il est 12h au port de plaisance d’El Djamila (ex-La Madrague). Ils sont nombreux à attendre la navette programmée pour 13h. La précédente est partie à 9h du matin. Celle de 11h du matin a été « avancée » à 7h30 pour faciliter le transport des travailleurs. « Ce sont là les nouveaux horaires de la reprise », dira le guichetier. Le but de ce changement étant de faciliter le transport, le matin de bonne heure, pour permettre aux travailleurs d’arriver à leur travail. Sur le quai, l’ambiance est plutôt tranquille.

Les gens se sont habitués à ce nouveau mode de transport qui, désormais, fait partie du décor et de leur quotidien. Impressionnante au début, la navette maritime est devenue un moyen comme un autre mais très « prisé ». En attendant son arrivée, les voyageurs munis de leur ticket, s’abritent sous le chapiteau blanc fuyant un soleil à son zénith. Quelques enfants profitent de cette attente pour se distraire. Ils courent partout laissant échapper des éclats de rires qui résonnent agréablement aux oreilles des estivants. Les adultes, quand à eux, discutent tout en ayant l’œil sur leurs enfants tout excités à l’idée de prendre la navette et de faire cette petite traversée en mer. Au passage, un vendeur ambulant vient proposer son thé « sahraoui » et des cacahuètes. Ils sont nombreux à en acheter, histoire de « s’occuper » en attendant l’arrivée du navire. Quel plaisir de siroter un thé bien sucré face à la mer. 13h s’annonce et voilà que le beau bateau fait son entrée au port. Les portes grandes ouvertes, les usagers traversent le quai et entrent en groupe ou en solo.

L’embarquement s’est fait sans bousculade. A l’intérieur, chacun prend place. Il y a ceux qui préfèrent rester à l’intérieur, d’autres optent pour la terrasse pour admirer le paysage et se remplir les poumons d’air marin aux effluves iodées. Regard braqué vers le ciel, un homme d’un certain âge suit attentivement un vol de mouettes qui, à la vue d’un poisson, plongent tel un avion de combat pour assurer leur repas. C’est aussi, une des images magiques de cette petite croisière. À l’intérieur, les femmes, enfants sur les genoux, papotent.

« Je fais le trajet chaque matin », dira Ryma fonctionnaire. Pour se rendre à son travail à Alger-centre, elle prend la navette depuis le port d’Aïn Benian. « Depuis le lancement de ce moyen de transport, des plus agréables, j’ai laissé ma voiture de côté », dira-t-elle. Un peu plus loin, un couple sexagénaire est venu profiter de cette belle balade. « On traverse le littoral pour aller visiter les vieux quartiers d’Alger, nous ressourcer là où nous sommes nés, là où habitaient nos parents et grands parents », dira l’époux sur un ton nostalgique. Le bateau est confortable et la vue imprenable sur la baie d’Alger est magnifique. La « croisière » est tellement relaxante, loin du bruit et de la poussière des villes que plusieurs familles embarquent juste pour une balade en mer.

Eblouis par le paysage et la sérénité du voyage, ils refusent parfois de descendre et font, en bateau, le chemin du retour. Pour rappel, la navette est dotée de 344 places et assure le trajet en 40 minutes pour la bagatelle de 50 DA par personne. Sa mise en service, a permis de réduire, un tant soit peu, la circulation routière. Les habitants du littoral préfèrent le trajet sur mer en 40 minutes que de prendre la route sur un itinéraire de 16 km durant plus de 1 heure et demi de temps.